La vérité vraie, c'est que même en étant un habitué et un réceptif au mec, j'ai passé 100 minutes en simi-perplexité.
Un nouveau récital de la chair alambiqué pour grands adultes, avec des coins en numériques ?, rien de bien prenant dans les échanges, Mortensen met et enlève son masque avec la même expression, 25 fois, puis c'est un peu l'attente de voir un truc niqué, car hors de ça c'est difficile de s'accrocher quelque part, j'ai même pensé au fiston Cronenberg en me questionnant si c'était pas lui qui aurait dû faire ça.
Pourtant.
Pourtant.
Loin de moi de m'y attendre, j'ai été très émotionné par le final, qui m'a tout d'abord rappelé à qui j'avais à faire, et qui à lui seul a semblé me faire comprendre toute la consistance du projet.
Ah mince ok c'est donc de ça que le film traite, c'est pour ça qu'il y avait ci, c'est pour ça qu'il a dit cela, Mortensen c'est fort quand même, ah c'est pour ça que la direction artistique est ainsi, la musique de Howard Shore... c'est pas une dinguerie encore ?
Bref, dans mon scepticisme j'ai encore été rattrapé par l'artiste, pas que Crimes of the Future est forcément un bon film, et j'entends tout à fait qu'on puisse s'en moquer, mais simplement qu'en fait c'est un film de David Cronenberg, de tous ses pores, de toute sa maitrise et sa sensibilité, et que rien que dans sa dernière minute il m'a rappelé pourquoi la personnalité et l'identité artistique déployée est probablement la plus belle chose que l'humain peut fournir aux autres humains, que ça définit précisément qui t'a offert ce spectacle, et que je dois avoir ce sentiment 2 fois tous les 100 films.
Time to try.