Alors mon colon, qu’est-ce qu’il a dans le ventre ce dernier Cronenberg ?
Puisque le film nous y invite, procédons à son examen post-opératoire :
Du côté des thématiques intestinales, peu de surprises mais du beau boulot : des corps qui se métamorphosent, d’autres qui s’hybrident avec des machines. Ici le matériau mou des entrailles que l’on sonde, là les structures osseuses, chitineuses déjà vues dans eXistenZ. Un univers familier qu’une mise en scène au scalpel rend visuellement intéressant.
Avec les tissus interprétatifs, on est là encore sur de l’attendu. Viggo (d'agneau) dont le corps avait déjà subi des misères chez le réalisateur de A History Of Violence et des Promesses de l'ombre, donne à nouveau de sa personne. Grimaçant, éructant et caché la plupart du temps sous une cape à la manière d'Elephant Man, l’acteur incarne une sorte de double du cinéaste mais dans la peau d’un personnage à mon avis un peu trop écrit. Quant à Léa(bdomen), elle se démène comme elle peut dans son rôle de performeuse du bistouri. Car Léa, elle est pas chirurgienne et ça je ne vous l’avais pas pas déjà dit.
Pour ce qui est des viscères scénaristiques, c’est en revanche plus indigeste. L’intrigue principale - une obscure histoire de transhumanisme - nous laisse sur notre faim et l’enquête policière qui l’accompagne n’a rien de très convaincant. La greffe du fond – philosophique, artistique – avec la forme – SF/thriller - ne prend pas vraiment. Pour les plus cartésiens d’entre vous, l'ensemble, assez hermétique, risque même de vous rester sur l’estomac. Vous voilà prévenus.
Bilan médico-légal : 5/10