On peut dire que Les Croods ont bénéficié d’une grosse campagne marketing. Les panneaux d’affichage avaient été envahis des têtes de ces hommes de Cro-Magnon surplombées de slogans typiques des films d’animation (ex : « ils vont changer d’ère »). Ces affiches m’avaient séduite. Je trouvais l’idée du scénario bonne et la qualité des images promettaient un beau spectacle pour les yeux…
Je n’ai pas été déçue ! Les studios DreamWorks (Kung Fu Panda, Dragon, Madagascar, Shrek et bien d’autres encore…) nous offrent 1h32 de générosité : générosité des images, générosité des personnages, générosité scénaristique, générosité humoristique… Ils ne se sont pas posé de limites et ils ont bien fait ! Rien n’est réaliste à l’exception, heureusement, des réactions des personnages. Certes, l’originalité est la marque de fabrique de la dernière génération d’animés (gamme dominée par les réalisations de Disney-Pixar et DreamWorks). Le spectateur est habitué et attend des histoires innovantes, des personnages inhabituels, bref du délire. Et avec tout ceci, si on peut avoir une dose d’émotions, un joli message pour les enfants, c’est parfait !
Mais je m’égare. Je vous ai donné la recette des derniers films d’animation ; elle est classique mais efficace. Et mon point de départ, c’est que DreamWorks a été généreux dans tout ça ! Le thème du film prêtait à l’exagération, ne pas plonger dedans aurait consisté*** à passer à côté de son potentiel : une famille d’hommes préhistoriques qui se battent chaque jour pour survivre et qui soudain doivent changer leur façon de faire et de voir la vie, avec l’arrivée d’un nouveau venu à la maîtrise du feu et aussi des mouvements des plaques tectoniques. La métaphore psychologique et morale est facile, le message n’est pas difficile, et le scénario, dans le fond, ne sort pas beaucoup de l’ordinaire. Certes.
Et pourtant, Les Croods, c’est vraiment bien ! Parce que DreamWorks a su raconter son histoire. Les personnages créés sont attachants, aussi bien par leur caractère, leurs réactions que par leurs expressions magnifiquement traduites en image par les petites mains des studios. Les décors sont grandioses, colorés et luxuriants ou désertiques à l’extrême. Ce monde préhistorique mais en même temps inventé est une invitation à l’aventure, au rêve… Les images sont d’une beauté enivrante, les mouvements sont justes et parfaits, les textures, les regards, tout est d’une perfection qui prouve une fois de plus que DreamWorks, et Disney-Pixar, repoussent les limites, pour notre plus grand plaisir !
L’humour aussi est très présent. Il est rarement raffiné mais convient très bien au cadre et au public cible. Et puis, il faut être bien exigeant pour ne pas y être réceptif. Il n’empêche toutefois pas les moments d’émotions renforcés par le grandiose des situations et des images. Comme dans de nombreux films d’animation, ces émotions tournent autour de la relation enfant-parent (ici : père-fille). Mais on y trouve aussi l’acceptation du changement, le dépassement de la peur, la découverte amoureuse (c’est bôôô !), l’importance de la famille… Du beau qui fait du bien quoi ! On rit, on s’émerveille, on s’attendrit, on pleure (optionnel)… Et c’est ce qu’on demande à un bon film d’animation ! Alors si vous avez encore un tant soit peu gardé votre âme d’enfant, vous serez comblés ! Sinon c’est bien simple, les seuls films d’animation qui vous plairont ne sont pas chez DreamWorks (ou Disney-Pixar, même combat) !
Astuce : restez un peu pendant le générique, pour une reprise assez mythique de « Daddy Cool ».