Depuis maintenant dix ans, les longs-métrages DreamWorks n'ont plus vraiment brillé de leur qualité, certains étant de réelles réussites, d'autres des produits anecdotiques qui auraient pu sortir directement en DVD. Alors quand sort sept ans plus tard une suite à l'excellent Croods, qui a failli ne jamais voir le jour (il avait même été carrément annulé) et a entretemps subi moult réécritures, on craignait franchement un retour raté voire même bâclé. Ce qui n'est pas le cas.
Basé sur le postulat classique qu'optent généralement les séquelles (les retrouvailles avec des parents disparus, en l'occurrence ici des parents adoptifs), le scénario n'étonnera personne. Prévisible, pas vraiment originale en soi et même assez éculée, cette histoire de choc des cultures entre les arriérés Croods et les modernes Betterman adopte toutes les caractéristiques du film du genre avec bien entendu la défense des valeurs familiales, l'ode à la différence et l'émancipation nécessaire de la jeunesse. Pourtant, l'ancien storyboarder Joel Crawford signe pour son premier film une aventure sans cesse détonante, riche en gags fouillés et en facilités efficaces. Car c'est bien le mot qui revient : l'efficacité des dialogues, des situations, des jeux de mots, des anachronismes inventifs, des effets visuels, de la mise en scène hautement dynamique et colorée.
Dans l'état, Les Croods 2 n'apporte rien de plus à son prédécesseur et reste une suite logique pour ne pas dire quelconque, mais il y a cependant cette jovialité omniprésente, cette singularité dans un humour plus adulte (on se rapproche de l'irrévérence d'un Shrek 2 par instants) et la puissance d'une animation maîtrisée qui font que l'on re-regardera ce deuxième opus avec un plaisir immuable. Et puis Peter Dinklage et Leslie Mann en dandys contemporains font clairement des merveilles. En somme, DreamWorks semble rester dans les clous sur la forme mais parvient toutefois à retrouver ce peps d'antan, cette qualité oubliée à proposer des films d'animation pour les enfants mais aussi pour leurs parents.