S'inscrivant dans la continuité directe du 1er opus, ce nouveau Croods fonctionne tout aussi bien. On retrouve ce travail très agréable d'animation des morphologies néandertaliennes, même si l'arrivée d'une famille plus évoluée finit par mettre cet élément au 2nd plan. Le spectacle demeure très familial, se contentant d'une réflexion classique (sans être non plus expédiée) sur la parentalité et les limites à la volonté de protéger à outrance ses enfants, quitte à leur interdire toute autonomisation. La découverte d'une sorte d'Eden retrouvé pourrait presque rappeler les délires modernistes des Pierrafeu (on y dépeint par exemple l'addiction aux écrans, ici une simple fenêtre ouverte sur le monde extérieur) et s'avère un moment sympathique qui permet de bien exploiter le ressort humoristique du contraste entre la sauvagerie de la horde et le raffinement technologique.
Le rythme souffre d'un petit ventre mou une fois l'exposition terminée, mais l'action redécolle bien dans le dernier tiers, avec un joyeux trip sur un escadron féminin (sans parler des perruques vivantes) et sur une tribu de macaques cogneurs, clin d’œil king-konguesque à l'appui. Visuellement, la direction artistique est vraiment éclatante, avec un chatoiement de couleurs qui pète la rétine en 4K sur grand écran et une finesse appréciable du détail (les peaux luisantes dans le sauna). Le doublage français par les De Caunes sait se faire oublier et ne pas empiéter sur les personnages. Sans être un chef d’œuvre définitif, les Croods 2 assure un divertissement bien ficelé, très joli et à l'écriture intergénérationnelle, ce qui le rend accessible à toute la famille.
A noter un court-métrage d'animation en introduction qui lorgne du côté du sentimentalisme Pixar, avec un certain succès.