Les vaudevilles militaires se suivent et se ressemblent en ces années 30. Celui de Christian-Jaque, transposé dans la Belle-Epoque, probablement pour ne pas heurter l'Armée tant ses personnages sont stupide, reproduit une pièce de théâtre particulièrement grossière dans son genre.
Pour divertir la troupe, un colonel ne trouve rien de mieux que de mettre en scène dans ses appartements une pièce écrite par sa soeur, une vieille fille, comme il se doit (jouée par Pauline Carton, évidemment), qui raconte en vers des orgies romaines. Et comme de par hasard, un sourcilleux inspecteur général de l'armée veillant à la moralité dans les casernes est dans le coin.
Le sujet de la farce est très faible et donne constamment dans le premier degré balourd. Aucune subtilité, aucune causticité. Les comédiens cabotinent: André Dufaur avec sa grosse voix en colonel veuf travaillé par sa libido, Fernandel en ordonnance du colonel et comédien de fortune puis, plus tard, Saturnin Fabre en inspecteur farouche des bonnes moeurs. Mais c'est décidément trop bête pour qu'on s'amuse encore de ce comique troupier. Même la grivoiserie attachée au colonel et au rôle de la soeur, manquant de perfidie ou d'ironie, ne fait pas sourire.