Trois personnages, trois solitudes, un lieu, une recette, une rencontre. Cette rencontre, c'est celle d'une vieille femme atteinte de la lèpre, d'un cuisinier déchu et morose et d'une jeune collégienne délaissée par sa mère. Mais leur lien va plus loin. Wakana, la jeune fille, a l'âge qu'avait Tokue, la vieille dame, lorsqu'elle a appris sa maladie. Et Sen, le cuisiner, a l'âge d'être le fils de Tokue. Ce film nous montre alors trois génération, encaissant respectivement les coups durs de la vie sans broncher et qui, au fil de leur relation, vont se souder entre eux. Il en résulte une douceur extrême qui s'accorde parfaitement avec les images de fleurs de cerisiers présentes tout au long du film.
La réalisatrice a en effet accordé une grande importance à ces arbres majestueux, et à la nature en général, puisqu'elle les filme avec beaucoup de délicatesse et de justesse. La ville en elle-même est très bien filmée, et au milieu de toute cette urbanité se trouve la petite boutique de gâteaux traditionnels tenue par Sen.
Cela rappelle évidemment ce Japon traditionnel que la réalisatrice tente de faire ressurgir à travers ces Dorayakis, gâteaux de pâte et d'haricots rouges confits, que seule la grand-mère sait faire "avec le cœur". Il y a donc une grande attention portée aux traditions dans ce film, qui évoque aussi des passages plus sombres de l'histoire du Japon, comme l'isolement des lépreux.
Il n'y a pratiquement aucune musique et la bande son est en grande partie composée du bruit du vent, de la pluie ou de la ville. De la vie. C'est peut être ce que veut montrer la réalisatrice. La vie malgré tout. Et c'est ce que Tokue répète plusieurs fois dans tout le film : la possibilité d'être libre
En dépit de l'aspect mélo-dramatique de l'histoire, oui oui on lâche quelque larmes, on garde une sensation paisible en sortant de la salle. On en ressort ainsi vraiment apaisé, rempli d'espoir peut être et surtout, affamé.