Ca change!
Un film sorti de nulle part (1er film de Bernie Bonvoisin, ancien chanteur du groupe Trust) qui a le mérite d'être assez orginal, tant sur le fond que sur la forme, le tout servi par une galerie de...
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le 23 sept. 2009
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Alors que je suis en plein cycle « pizza, bière, Jésus », je fais une pause et veux regarder autre chose. Le hasard (le destin ?) du ciné-loto (je vous expliquerai un jour) me fait tomber sur ce film de Bonvoisin qui est dans ma liste de trucs à voir depuis … sa sortie. C’est le premier film de Bonvoisin et ça se voit. Et cette dernière phrase n’est pas forcément un reproche.
1968, banlieue parisienne, on suit le quotidien de la famille Jacob, des gitans sédentarisés vivant d’embrouilles et perpétuellement en conflit avec d’autres débrouillards de la communauté italienne. La thune, les filles, le code d’honneur, la vie en société à la fin des sixties sont autant de prétextes pour se mettre sur la gueule. Surtout quand tout ce monde-là nage dans un grand bain de bière et de pastis.
Pas facile de trouver ses repères au départ quand, comme moi, on y va à l’aveugle. Qui ? Quoi ? Quand ? Et qu’est-ce qu’ils racontent ces zigues ? Aucune date n’étant indiquée au départ, on finit par deviner l’époque. Les personnages ? De même, ils se caractérisent au fur et à mesure. Quant à comprendre ce qu’ils jactent, c’est le moins évident. Soit mes conditions de visionnages étaient mauvaises, soit la prise de son ou le mixage est problématique, reste que je n’entendais qu’une bouillie de mots en n'étant parfois pas capable d’affirmer que c’était du français. En fait, c’est beaucoup d’argot et une fois le son mis à fond, on distingue les différents phonèmes qui finissent par former des morphèmes. Ceci dit, tout ça m’a paru très exotique, comme une autre culture éloignée de la mienne, d’un temps passé, d’un lieu qui a peu à voir avec moi. C’est une carte postale bien sûr, probablement très déformée, mais elle a une tonalité nostalgique que l’on peut ressentir. L’époque pré-internet, le mobilier qui te cogne dans les yeux, un vague air de rock’n’roll délavé. L’intrigue s’installe par touches et l’on suit les différents personnages qui finissent tous par partager la même trame. L’écriture, c’est celle des bons mots que ne renieraient pas un Renaud et un Frédéric Dard. D’ailleurs, si le film a marqué les esprits, c’est par les expressions qu’il a laissées au langage presque courant, à la blague référencée disons. C’est ciselé, souvent drôle pour qui arrive à suivre. A la mise en scène, on trouve les atours d’un premier film : des plans parfois baroques, une forme d’excès dans la mise en image et dans le travail du son (les bruitages, la musique), un montage qui joue sur le cut. Ça n’a pas formidablement bien vieilli mais ça a son charme. Pour un projet comme celui-ci, l’interprétation doit être à la hauteur et elle l’est. Toutes ces gueules semblent coller au décor et aux mots qu’elles crachent. Là encore, Bouchitey ou Lamotte, ça vous date un film.
Donc ? Donc aussi surprenant qu’escompté mais un poil trop excité pour exciter. De plus, quelques passages traînent en longueur et le film pourrait être raccourci de vingt bonnes minutes. Reste que c’est un témoignage très subjectif qui ne manque ni de charme ni de peps.
>>> La scène qu’on retiendra ? La/les scènes de drague. Les relations hommes/femmes sont au cœur du film et elle traduisent tout ce qui, on l’espère, a changé depuis les années 1960.
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