⚠️ Une maintenance est prévue ce Mercredi 4 décembre de 9h00 à 13h. Le site sera inacessible pendant cette période.

Libéré du carcan de la MGM et de son tyrannique président, Jules Dassin réalise en 1947 Les Démons de la liberté, le premier film dont il a l’entière maitrise artistique. Porté par la confrontation de deux acteurs charismatiques, Burt Lancaster en prisonnier frondeur et Hume Cronyn en gardien pervers, ce film carcéral est un incontournable du genre.


Un film de prison
On retrouve dans Brute Force - titre bien plus percutant que sa fade traduction française - la plupart des motifs du film de prison. Un pénitencier comme unité de lieu, une administration aux méthodes inhumaines et toute une gamme de prisonniers plus ou moins rompus à la discipline. Le scénario se focalise sur six codétenus injustement incarcérés. Parmi eux, le tough guy, Joe Collins, qui compte bien se tirer de là par tous les moyens possibles. Inspiré du témoignage d’un ancien prisonnier, les Démons de la liberté entendait dénoncer en 1947 les conditions de vie dans les prisons américaines. De fait, le film connut un vrai succès public et contribua à l’assouplissement des règles carcérales dans le pays.


La tour, prends garde !
Le plan d’évasion consiste à prendre par surprise la tour de garde et sa mitrailleuse. Un projet suicidaire « entrepris par des fous », estime le vieux taulard Gallagher qui en a vu d’autres. D’autant qu’en prison on vous balance pour deux cigarettes. Tout le scénario va être construit sur l’idée du coup d’avance, comme au jeu d’échecs auquel s’adonnent précisément deux des codétenus. Bientôt un bras de fer se met en place entre la bande à Collins et l’administration. Forces et faiblesses de caractère se révèlent alors dans chacun des deux camps.


Réquisitoire et censure
Parmi les durs à cuir il y a Munsey, le gardien en chef. Malgré son petit gabarit et ses manières affables c’est en réalité une ordure dont la soif de pouvoir n’a aucune limite. L’acteur Hume Cronyn, formé au théâtre apporte à son personnage un mélange de perversité et de narcissisme particulièrement antipathique. La scène, très violente, où il s’acharne sur un prisonnier sur fond de Wagner fut menacée de censure par les studios. Par chance il n’en fut rien, et Brute Force se regarde encore aujourd’hui tel qu’il fut souhaité par Jules Dassin, comme un réquisitoire sans concession contre la barbarie.


8/10


Critique publiée le 28/02/21 dans la rubrique "Classiques" du MagduCiné

Theloma
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Jeu d'échecs et cinéma, Ni dieux ni maîtres, Pour le MagduCiné, Films vus (ou revus) en 2021 et Mon top 1000

Créée

le 5 mars 2021

Critique lue 295 fois

28 j'aime

6 commentaires

Theloma

Écrit par

Critique lue 295 fois

28
6

D'autres avis sur Les Démons de la liberté

Les Démons de la liberté
Theloma
8

Les fous contre la tour

Libéré du carcan de la MGM et de son tyrannique président, Jules Dassin réalise en 1947 Les Démons de la liberté, le premier film dont il a l’entière maitrise artistique. Porté par la confrontation...

le 5 mars 2021

28 j'aime

6

Les Démons de la liberté
greenwich
9

Les démons de la liberté (1947)

Il s'agit d'un film noir , filmé en noir et blanc, se déroulant dans un pénitencier. La peinture de l'univers carcéral est très sombre er féroce. De nombreux prisonniers n'ont qu'une chose en tête :...

le 9 sept. 2014

8 j'aime

3

Les Démons de la liberté
batman1985
8

Critique de Les Démons de la liberté par batman1985

Après avoir adoré La cité sans voiles, je me suis rapidement procuré un second film de Jules Dassin. L'un des plus faciles à trouver reste Les démons de la liberté avec l'imposant Burt Lancaster. Et...

le 6 mai 2011

8 j'aime

Du même critique

Us
Theloma
7

L'invasion des profanateurs de villégiature

Avec Us et après Get Out, Jordan Peele tire sa deuxième cartouche estampillée "film d'horreur". Sans vraiment réussir à faire mouche il livre un film esthétiquement réussi, intéressant sur le fond...

le 21 mars 2019

108 j'aime

33

Ad Astra
Theloma
5

La gravité et la pesanteur

La quête du père qui s’est fait la malle est un thème classique de la littérature ou du cinéma. Clifford (Tommy Lee Jones) le père de Roy Mac Bride (Brad Pitt) n’a quant à lui pas lésiné sur la...

le 18 sept. 2019

97 j'aime

55

Life - Origine inconnue
Theloma
7

Martien go home

Les films de série B présentent bien souvent le défaut de n'être que de pâles copies de prestigieux ainés - Alien en l’occurrence - sans réussir à sortir du canevas original et à en réinventer...

le 21 avr. 2017

81 j'aime

17