Après avoir adoré La cité sans voiles, je me suis rapidement procuré un second film de Jules Dassin. L'un des plus faciles à trouver reste Les démons de la liberté avec l'imposant Burt Lancaster. Et une nouvelle fois, je suis loin d'être déçu par la qualité proposée par le cinéaste.
Ce qui étonne une nouvelle fois, c'est la mise en scène qui propose de mettre en avant, bien plus que les acteurs, un lieu. Dans ce cas-ci, c'est une prison qui devient le personnage principal d'une histoire, faisant d'elle un acteur à part entière. Une fois qu'elle vous a dans ses filets, impossible d'en échapper hormis dans un cercueil. C'est ce qui se passe généralement en pratique mais Collins a un plan ingénieux pour tenter d'en sortir.
Les démons de la liberté propose aussi une incroyable relations entre hommes et une astucieuse inversion des rôles. Les prisonniers entretiennent des relations d'amitié et évoquent souvent entre eux le souvenir d'une femme qu'ils aiment et qu'ils souhaiteraient retrouver. C'est le point commun des prisonniers de la cellule R-17. Ces hommes ont aussi une excellente relation avec le médecin de la prison, représentant pourtant l'autorité. Venons-y justement à cette autorité et à cette inversion des rôles. Le capitaine de police est un véritable bourreau, s'amusant à torturer psychologiquement les hommes et n'hésitant pas à les envoyer la mort à cause de tâches très pénibles. Dassin élimine ainsi le traditionnel code du Bien qui serait associé à la justice et du Mal couplé aux prisonniers. Car de tous les personnages, les plus sympathiques demeurent bel et bien ceux qui sont derrière les barreaux. Mais l'autorité n'est pas non plus présentée comme étant manichéenne mais essentiellement manipulée par le capitaine avec, comme exemple, le directeur de la prison.
Si le film souffre parfois de quelques scène vieillottes, il faut reconnaître que les quarante dernières minutes sont tout simplement prenantes et remplies de tension, à l'image des événements. Tandis que dans l'autre moitié de l'oeuvre, on devient presque complice de Collins en apprenant à le connaître.
A cela, il faut ajouter l'incroyable prestation des comédiens et surtout de Lancaster et de Hume Cronyn dans le rôle du capitaine Munsey. Mais les seconds rôles sont également très intéressant.
La conclusion du film est également remarquable. Dommage donc que par moment le film ait un peu vieilli car c'est une belle réussite de la part de ce cinéaste.
batman1985
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le 6 mai 2011

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