Au revoir et adieu, jolie fille madrilène ...
Voilà un film qui a traumatisé plusieurs générations de spectateurs et qui a su démocratiser le genre, principalement destiné aux séries B.
Ce qui m'a le plus marqué dans ce film est avant tout sa réalisation. On y retrouve la patte de certains grands maitres du ciména. Chaque plan-séquence est bien pensé, que ce soit le timing, le cadrage, l'utilisation de technique hitchcockienne comme la caméra subjective et le travelling compensé. La mise en scène du requin est prodigieuse, tout d'abord invisible, il va se révéler petit à petit au cours du film à l'instar de la panthère dans le film de Jacques Tourneur « La Féline ». La musique sobre de John Williams accompagne à merveille les scènes du film, jusqu'à jouer le rôle du requin dans les plans ou celui-ci n'apparaît. Simple et efficace, rarement une musique a eu autant d'importance dans un film.
Malgré que la star du film soit le requin, les trois personnages principaux apportent une certaine profondeur humaine au film. Chacun, dans un style différent, dévoilera sa vraie personnalité lors de la seconde partie du film.
Spielberg arrive à jouer avec les émotions des spectateurs en alternant des scènes calmes, intimes, voir même humoristiques et des scènes de suspens ou de tension, comme dans la scène de l'USS Indianapolis ou la tension va monter petit à petit. Cela commence par un plaisant concourt de cicatrices, puis arrive l'histoire sur le naufrage de l'USS Indianapolis qui fait monter légèrement la tension jusqu'au retour du requin.
Spielberg signe là l'une de ces meilleures réalisations. Un thème musical inoubliable, des répliques cultes, un requin en carton-pâte bien plus crédible que certain piranha en image de synthèse, un film souvent copié mais jamais égalé, à voir impérativement sur grand écran.