Les Dents de la mer par Mickaël Barbato
Il suffit de se dire que Spielberg n'avait que 28 ans quand il réalise ce qui restera le premier blockbuster de l'histoire pour que respect apparaisse de lui-même. Seulement trois ans de plus que moi et le gars fait frémir le monde entier, provoque même une baisse de fréquentation des stations balnéaires américaines en en 1975 et 1976. Film d'action au suspens hitchcockien, il serait pourtant imbécile de le résumer seulement à cette peur du grand blanc. En effet, là où le métrage de tonton Spielby fait mouche, c'est dans la construction humaine des protagonistes. La première partie du film installe le squale comme une machine à tuer, la seconde présente un trio d'aventuriers parti en découdre. Et c'est à ce moment précis que le film prend une dimension qui en fait un film véritablement marquant, aidé en celà par une interprétation parfaite. Brody est le flic qui déteste la mer, d'où son côté très terre-à-terre. Hooper est le scientifique rigolo, intéressé par le requin avant tout pour sa dimension et le respect qu'il dégage, même s'il doit l'éliminer. Quint est le chasseur bougon, extrême et ne vivant que pour tuer son passé, c'est Achab. Et ce trio, lors de la séquences "souvenirs" qui débouche sur le monologue de Quint sur son drame de l'USS Indianapolis. Un film culte, techniquement géniale comme en témoigne le montage affolant de l'attaque, et toute sa construction, du gamin : un petit bijoux de moment paranoïaque, fait de fausses pistes et de prises de vue courtes.