Succès fracassant oblige du premier opus signé Spielberg, Universal mis en chantier une suite quelques années plus tard, d'abord sous la direction de John Hancock. Jugé peu apte à diriger une telle entreprise, il sera remplacé par Jeannot Szwarc, futur réalisateur de Supergirl. Sous contrat, un Roy Scheider épuisé par le tournage infernal de Sorcerer se voit dans l'obligation de reprendre son rôle, alors qu'il espérait participer au Deer Hunter que préparait Michael Cimino.
Ayant bien conscience qu'elle ne pourra jamais atteindre la réussite du film originel, cette suite mise donc tout sur une certaine surenchère, multipliant les attaques d'un squale que l'on ne voyait que rarement par le passé. Si la méthode est peu subtile, elle fait preuve d'une véritable efficacité, surtout dans sa dernière partie.
Bien qu'impersonnelle, la mise en scène de Jeannot Szwarc fait largement le boulot, distillant un léger suspense tout en offrant une poignée de séquences plutôt spectaculaires pour l'époque. Le scénario est surtout un prétexte pour multiplier les mises à mort et les personnages sonnent un peu creux mais on appréciera la participation (peu consentante) d'un Roy Scheider impeccable de bout en bout.
Mal-aimée car arrivant après un chef-d'oeuvre incontestable, cette suite reste malgré tout plus qu'honorable, pop-corn movie certes vide mais remplissant largement son contrat de blockbuster estival, formellement solide et bénéficiant de la sympathique partition de John Williams.