« White sharks are dangerous. I know’em. My father, my brother, myself. » MIKE BRODY

Vu le succès de Jaws et Jaws 2, l’idée d’un troisième volet s’impose d’elle même. L’idée de départ est un film parodique s’intitulant « Jaws 3 - People 0 ». Ça se voulait être une critique des tournages calamiteux de Jaws et Jaws 2. C’était trop pour Universal, la boîte de production ne voulait pas être moquer et annule le projet. Ça signe le départ de Richard D. Zanuck et David Brown de la saga.

Universal confie le bébé à Alan Landsburg, un producteur de TV. Son but ? Faire le plus d’économie possible et il est fort. Landsburg va s’avérer être un bon gros radin.

En plein revival de la 3D, Universal souhaite exploiter ce procédé alors en vogue dans le cinéma horrifique (Vendredi 13 : Meurtres en trois dimensions ou Amityville 3D). C’est comme ça qu’arrive l’idée de Jaws 3D. On va tout de suite crever l’abcès : la 3D est immonde. C’est complètement loupé et ça gâche le film. Il suffit de voir le bras arraché ou l’écran brisé pour être convaincu du gâchis. Les effets spéciaux sont catastrophiques.

Mike Brody et Sean Brody, les enfants du chef de la police de Martin Brody (décédé), travaillent dans un immense parc aquatique : le Sea World. Un plongeur disparaît juste avant l’inauguration d’une nouvelle attraction. Le responsable serait un requin. Ils capturent le bébé requin qu’ils décident de garder dans les bassins du Sea World. Le bébé requin meurt n’aimant pas la vie en captivité. La maman du bébé requin arrive à Sea World afin de venger la mort de son petit…

Oh que c’est con !

La méchante maman requin vient au parc d’attraction Sea World pour venger la mort de son bébé requin. Incroyable d’humanisé autant un animal. Je pense que le travail de recherche n’a pas été très bien réalisé. Quand on voit le requin qui fait de la marche arrière, elle nage en marche arrière… Ah oui… Et le requin grogne aussi, oui comme un chien, elle grogne quand elle n’est pas contente.

C’est dommage parce que les requins rendent bien a l’écran (sauf celui dans le décors en 3D). Une des premières choses qu’avait demandé Alan Landsburg c’était de ne pas faire de requin mécanique et d’utiliser des stocks shots de requin pour son film. Heureusement l’idée n’est pas retenu et il y a eu des requins mécaniques fonctionnels.

Alan Landsburg va chercher a tout économiser sur le tournage et la production pour ne pas revivre les galères du passé. Après le coup du requin c’est le lieu de tournage qui va être touché. Ils vont tourner en intérieur, dans un parc d’attraction, pour éviter le tournage en pleine mer. Un choix budgétaire, mais un choix qui sert le récit. C’est une très bonne idée de placer l’action dans un tel lieu. Ça ressert l’action et offre un presque huit clos.

Les frères Brody sont interprétés par Dennis Quaid pour Mike Brody et John Putch pour Sean Brody. Rien de bien folichon, ils ne transpirent rien a l’écran. Seul l’arc narratif sur le jeune Sean est cool, il est aquaphobe comme son défunt père. Malheureusement il est trop peu présent à l’écran car le personnage principal c’est Mike et sa petite amie Kelly Ann interprétée par Lea Thompson. D’ailleurs après le tournage, Dennis et Lea formeront un vrai couple.

Le casting est complété par des jeunes qui auront leur premier rôle au cinéma. Une idée de Alan Landsburg, ça coûte moins chère les jeunes acteurs.

On peut remercier encore une fois Carl Gottlieb (déjà a l’écriture sur Jaws et Jaws 2) qui est encore une fois venu écrire pendant le tournage quelques pages de scénario. C’est grâce à lui qui le jeune Sean Brody a plus de relief. C’est grâce à lui les scènes dans le bar, ces mêmes scènes qui aident à l’attachement des personnages.

L’absence de Roy Scheider fait mal à la saga Jaws. Son personnage de Martin Brody représenté la saga. Au détour d’une ligne de dialogue on nous explique qu’il est mort de crise cardiaque, sûrement a cause de toutes ses rencontres avec les requins.

La musique est aussi bien en dessous de celle de Jaws et Jaws 2. Alan Landsburg ne voulait pas reprendre John Williams a la musique. Vous connaissez la chanson : trop chère. Il fait donc appel à son copain : Alan Parker, un compositeur qui vient aussi de la TV. Ça se ressent, c’est beaucoup moins bien. Sans conter le problème de plagiat. Le morceau Blown to Pieces est en très grande partie une reprise note pour note de Sacré du Printemps de Igor Stravinsky et de la Turangalîla Symphonie de Olivier Messiaen.

Alan Landsburg aura réussi son coup, la fabrication d’un film pas chère (20.000.000 $) et qui rapporte gros (87.000.000 $). Il aura sacrifié les requins, le casting, la musique et le lieu de tournage. Succès commercial mais sûrement pas critique.

Le pauvre Joe Alves, réalisateur de Jaws 3D, en paye le prix. Derrière il ne fera jamais carrière. Pourtant est ce qu’on peut dire que c’est réellement de sa faute. Il n’avait pas les moyens de son ambitions. Surtout que le bonhomme avait bossé avec Steven Spielberg sur Jaws et Jaws 2 en tant que chef décorateur et réalisateur de la seconde équipe.

Jaws 3D n’a plus la saveur des Dents de la Mer. C’est finit. Trop de sacrifice financier. Et qui avait envie de suivre les fils Brody ? Pas moi. Martin Brody était celui qui devait affronter le requin, pas ses fils. Et puis le coup de la maman requin vengeresse c’est un peu trop me demander.

StevenBen
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le 26 juil. 2022

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Steven Benard

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