Les Dents du diable par Teklow13
Tranche de vie de l’esquimau Inuk dans le Grand Nord, son quotidien et sa relation avec l’homme blanc.
C’est un film un peu bizarre, Les dents du diable, un film qui semble sortir de nulle part, un film un peu bancal qui tente de faire tenir en équilibre sa dimension documentaire et ethnologique et une narration filmée avec un regard hollywoodien.
Filmé, de façon superbe, principalement dans les grandes étendues de glace et de neige du Pôle Nord, la première partie du film s’attarde sur le quotidien d’Inuk, incarné par Anthony Quinn, je reviendrai sur ce point. Il chasse, rencontre des amis d’igloos en igloos, chasse, et trouve une femme. Nicholas Ray mêle le point de vue ethnologue, filmant les us et coutumes des esquimaux, s’attardant sur les moindres détails, sur la faune, etc., mais la présence de Quinn, son jeu outrancier habituel (qui fonctionne une fois sur deux ici malgré tout) et la mise en scène parfois accentuée, donne au cadre une matière étrange, donnant un côté presque ridicule à certaines scènes, par cette façon de vouloir faire vrai avec quelque chose qui apparaît trop faux, une caricature trop prononcée. Et pourtant ça reste assez fascinant.
Le film devient bien plus intéressant dans sa seconde partie. Inuk se confronte à l’homme blanc, au monde ‘moderne’. Inuk ne chasse plus pour nourrir sa famille, il chasse des renards pour leurs peaux qu’il échangera contre un fusil. Ray aborde de façon intelligente le choc des cultures, l’opposition des traditions, des notions de nature, d’humanité, de justice, de moralité,…La dernière partie, la relation entre Quinn et Peter O'Toole, apporte une richesse supplémentaire, et une vision du monde intéressante.