Je l’avais vu dans les années 60 et n’avais gardé en mémoire qu'une belle image d’une colonne de tuniques bleues à l’arrêt dans le désert, avec un officier au premier plan, une image qui était restée associée à ce titre français très impressionnant : Les derniers Jours de la Nation Apache.
Alors que je le revois maintenant, la seule chose qui reste attachante dans ce western est la lumière (Ellis Carter, directeur photo) : elle irradie sur les personnes et sur les costumes bleus des soldats, qui sont très soignés dans leurs couleurs, dans leur prestance, avec leurs chapeaux jaunes relevés sur le devant.
Mais pour tout le reste, quelle déception ! Le titre français s’avère pompeux car, plus modeste, le titre américain est seulement "revolte indienne". La modestie est heureuse ici car car ce sont des clichés du western qui sont assénés : scènes, dialogues, malfaiteurs, allure des indiens, traitrises, romance, comique militaire, rebondissements, rien ne sonne vrai, ni drôle, et rien n’est cinétique.
Ce réalisateur qui était employé au kilomètre de pellicule - dans ces années-là, il faisait entre 5 et 10 films par an - ne mérite pas vraiment le détour, même quand on est amateur de petits westerns.
Certains critiques valorisent le film car il serait pro indien. En fait, comme beaucoup d’autres westerns de cette époque, il ne l'est que par complaisance. Dans les films, une position critique envers la méthode de la colonisation des amérindiens (la méthode et non la colonisation elle-même) tend déjà, en 1952, à devenir courante, même dans les petits westerns, après le grand succès du très beau film de Delmer Daves, Broken Arrow, La flèche Brisée, en 1950.
Cette évolution idéologique honorable sera souvent traitée ensuite comme une contrainte commerciale, et elle ne peut excuser la mauvaise qualité de beaucoup de scénarios.
A noter que cette serie B est de la Columbia, une grande compagnie, et non de Universal, spécialiste des petits budgets. Mais en 1952, toutes les Compagnies y compris les Majors tournent énormément de westerns.
A noter aussi que cet Indian Uprising (le titre américain) de 1952, avec George Montgomery, n’est pas le même film que Apache Uprising (Sur la piste des Apaches) 1965, de R.G. Springsteen, avec Rory Calhoun, un opus hélas tout aussi médiocre.
(Notule de 2018 publiée en janvier 2025)