Le film de Marcel L'Herbier tient plus de la tragédie classique que du péplum, tout au moins du péplum tel que les italiens vont le populariser dans les années qui suivent. On n'en trouvera pas les scènes d'action, d'envergure ou non, et L'Herbier contient les personnages dans les lieux romains traditionnels, lesquels il conçoit comme un cadre réaliste du sujet.
Malheureusement, si les décors sont peut-être vrais, les personnages de ce drame boursouflé ne le sont manifestement pas. Et pas seulement à cause de leur anachronique accent parisien! Ils sont les sujets d'une tragédie qui n'en a pas les qualités requises malgré les efforts prononcés du réalisateur. Probablement parce que leurs amours et leurs querelles sont insignifiantes, au mieux banales, voire grotesques.
Les interprètes, il faut bien le dire, ne sont pas bons et semblent se réfugier dans l'emphase pour masque la médiocrité des situations et des textes. On ne s'intéresse absolument pas aux traîtrises dont est victime Lysias ni aux passions que sa belle prestance de patricien déclenche autour de lui. Victime de de la perfidie et et des jalousies,
il sera sauvé in extremis par l'éruption du Vésuve,
instrument probablement divin sanctionnant une cité païenne livrée au mensonge, à la corruption et à l'injustice. Bien fait pour elle!