Pour être franc, je n'ai jamais lu la moindre ligne de la moindre page du moindre tome de la longue série de bouquins dont est adapté le film (livres fort sympathiques si j'en crois l'avis de mon humble neveu semi-chevelu / metaleu / sataniste qui s'ignore). Je ne jugerais donc ici que le long-métrage de Brad Silberling, réalisateur des honnêtes "Casper" et "La cité des anges". Mis en chantier histoire de concurrencer la série des "Harry Potter", "Les désastreuses aventures..." n'aura jamais droit à une suite, faute de véritable succès. Dommage, vu que le résultat enfonce facilement les adaptations du petit sorcier si l'on excepte le troisième opus signé Cuaron. En effet, si la mise en scène de Silberling s'avère franchement transparente, le cinéaste et ses scénaristes parviennent à condenser trois volumes tout en maintenant un rythme soutenu (même si les fans feront forcément la gueule) et offrent un divertissement familial de haute volée, imaginatif et attachant, à l'univers gothique que n'aurait pas renier Tim Burton et jouant constamment avec le décalage qu'apporte la noirceur de l'intrigue face aux habituelles productions gentillettes. Mais la plus grande réussite du film réside dans son casting, des enfants Baudelaire, loin des canons hollywoodiens (on notera la présence d'une Emily Browning déjà ravissante et bien loin des univers troubles de "Sucker Punch" et "Sleeping beauty") à d'excellents seconds rôles (Meryl Streep, Billy Connolly, Timothy Spall, Jude Law...) en passant surtout par le numéro incroyable d'un Jim Carrey dans une forme olympique, à la gestuelle parfaite et qui à l'air de prendre ici un pied incroyable. Ce grand échalas est décidément un des plus grands artistes comiques en activité.