Adaptation de la série littéraire éponyme écrite par Lemony Snicket, Les Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire s'avère être une excellente surprise hélas sous-estimée. Mis en scène par le brillant mais méconnu Brad Silberling (auteur du plutôt sympathique Casper), le long-métrage regroupe avec autant d'ingéniosité que de fidélité les trois premiers romans de la saga avec un rythme constamment soutenu, sans jamais faiblir. Après avoir immédiatement fait connaissance avec nos trois petits héros ainsi que leur odieux oncle Olaf, on se retrouve très vite pris dans leurs mésaventures fantastiques.


Sans temps mort, nous découvrons cet univers loufoque et atypique situé dans une ville américaine à l'époque incertaine où se mêlent personnages extravagants, inventions délurées et mystères omniprésents. La réalisation autrement soignée de Silberling et ce léger penchant vers un humour grinçant nous rappellent les méfaits de notre bon vieux Tim Burton, ce dernier ayant pu largement s'accaparer ce projet détonant. Les décors sont donc en premier lieu magnifiques, d'un manoir désolé à une bâtisse perchée au-dessus de la mer en passant par une demeure extraordinaire transformée en vivarium.


Viennent ensuite forcément les acteurs, dont un Jim Carrey au centre du long-métrage, campant un personnage excentrique se déguisant constamment afin de récupérer ses neveux interprétés avec brio par, principalement, les jeunes révélations Liam Aiken et Emily Browning. Leur complicité est à toute épreuve, rejoint tour à tour par les excellents Billy Connolly, Meryl Streep et Timothy Spall. Bien épaulée par des effets spéciaux réussis, une musique enjouée et un humour cinglant, la mise en scène nous terrasse de son dynamisme et de sa légèreté, mettant agréablement en images un scénario des plus rocambolesques.


Car là où le film aurait pu être une succession de mauvais gags menés par le survolté Jim Carrey, nous assistons bien au contraire à une aventure progressive où nos trois héros évoluent peu à peu dans différents endroits tous aussi dangereux les uns que les autres, le tout dans un fil conducteur respecté à la , le ton inhabituellement sombre et décalé de ce faux-conte de fées nous rappelle qu'il existe autre chose que Harry Potter et ses comparses sur grand écran. Unique regret : que des suites n'aient pas été immédiatement mises en chantier, ce premier recueil cinématographique étant une véritable perle du genre.

MalevolentReviews
8

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films avec Dustin Hoffman

Créée

le 8 avr. 2019

Critique lue 235 fois

2 j'aime

Critique lue 235 fois

2

D'autres avis sur Les Désastreuses Aventures des orphelins Baudelaire

Les Désastreuses Aventures des orphelins Baudelaire
Nhoj
7

Critique de Les Désastreuses Aventures des orphelins Baudelaire par Nhoj

Je pense que ce film est fortement sous-estimé en général. Il est l'adaptation des trois premiers tomes (que j'ai moyennement appréciés) d'une série de bouquins pour jeunes lecteurs qui a généré...

Par

le 17 oct. 2010

17 j'aime

1

Les Désastreuses Aventures des orphelins Baudelaire
Glorb
8

Critique de Les Désastreuses Aventures des orphelins Baudelaire par Glorb

Ce film est une adaptation parfaite pour moi de la série des bouquins du même nom. Toute la série repose sur les malheurs qui ne cessent d'accabler les pauvres orphelins Baudelaire. Tout y est...

le 20 sept. 2010

10 j'aime

Du même critique

Wonder Woman 1984
MalevolentReviews
3

Tant qu'il y aura des hommes

Toujours perdu dans une tourmente de décisions visuelles et scénaristiques, de décalages et de tonalités adéquates, DC Comics se fourvoie une nouvelle fois dans un total manque de cohésion et par...

le 26 déc. 2020

68 j'aime

6

Dune
MalevolentReviews
5

L'Épice aux étoiles

Attendu comme le Messie, le Dune nouveau aura été languissant avec son public. Les détracteurs de Denis Villeneuve s'en donne à cœur joie pour défoncer le produit à la seule vue de sa bande-annonce,...

le 18 sept. 2021

44 j'aime

5

Kaamelott - Premier Volet
MalevolentReviews
5

Les prolongations

Il l'a dit, il l'a fait. Plus de dix ans d'absence, dix ans d'attente, dix ans de doute, une année de retard à cause de la pandémie. Kaamelott a marqué la télévision, de par son ampleur, son aura...

le 20 juil. 2021

40 j'aime

10