Claude, jeune dandy issu de la grande bourgeoisie parisienne cultivée, s'en va passer quelques semaines aux Pays de Galles voir ses "sœurs" (comme il les appelle lui-même), Ann et Muriel, sous la surveillance et avec la complicité de leurs mères, deux vieilles amies veuves. Dès le début du film on ressent un doux malaise : la délicatesse du fils unique élevé sans présence masculine, le sadisme à peine dissimulé des mamans qui orchestrent la rencontre de leurs enfants mais s'offusquent de la naissance de sentiments amoureux entre Claude et Muriel.
Le film prend bien son temps mais ne traîne jamais en longueurs, juste assez pour nous installer dans cette douce léthargie, cette atmosphère qui laisse se faire et se défaire la passion entre les personnages, l'amour interdit, incestueux, mélancolique.
Le dernier tiers du film est cependant moins réussi. Tout ce qui suit la scène de sexe entre Claude et Ann n'apporte pas grand chose, comme si Truffaut réalisait qu'il avait trop pris son temps et qu'il se dépêchait de tout raconter pour vite finir son film.