“Cinquante ans dans ce putain de métier et j’arrive à quoi ? Diriger deux moumoutes sourdingues !” John Ford.


Le port de la moumoute peut changer la face d’un film. James Stewart et Richard Widmark, dans Les deux cavaliers, sont chargés de ramener dans leur foyer des Blancs capturés par des Comanches. Au lieu de çà, au lieu de tourner un remake de La prisonnière du désert, ils passent leur temps à boire des bières et à fumer des cigares, à jouer les pipelettes au bord d’une rivière pour discuter mariage et savoir qui a le plus gros salaire, à échanger des captifs en livrant des winchesters à un remake light du chef Comanche Scar, à convoler, pour le grand échassier, avec une ex-squaw aux yeux de jais.
James Stewart en fait des tonnes parce ce que sa moumoute le rend sourd et que Ford n’est pas disposé à lui gueuler dessus pour le diriger. Ford pense à autre chose. Il pense à son ami Ward qui vient de mourir.
“C’est la pire merde que j’ai tourné depuis vingt ans”, disait le cinéaste. 1h44 de pire merde de John Ford, c'est quand même un petit paradis.

Nexus-6
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes 9 films de John Ford, 29 westerns et 836 films

Créée

le 30 juil. 2020

Critique lue 252 fois

2 j'aime

Nexus-6

Écrit par

Critique lue 252 fois

2

D'autres avis sur Les Deux Cavaliers

Les Deux Cavaliers
Ugly
9

Toujours le racisme indien, le grand problème des Américains

Le film pose comme la Prisonnière du désert l'un des graves problèmes de l'histoire de la conquête de l'Ouest : les Blancs prisonniers des Indiens. Nombreux furent ceux qui une fois capturés jeunes,...

Par

le 9 mars 2017

23 j'aime

14

Les Deux Cavaliers
JeanG55
5

Les deux cavaliers

"Les deux cavaliers" est un western "intermédiaire" dans la carrière de John Ford qui ne ressemble ni à ce qu'il a pu faire avant, ni à ce qu'il fera après (L'homme qui tua Liberty valence, les...

le 19 août 2021

14 j'aime

16

Les Deux Cavaliers
Fleming
7

Il y a toujours quelque chose à sauver dans un John Ford

C'est un western de John Ford que j'ai vu ou revu récemment. Il n'est pas absolument exceptionnel et, bien sûr, il date de plus de soixante ans. Je voulais n'en rien dire sur le site (par flemme),...

le 17 août 2024

10 j'aime

7

Du même critique

La Flibustière des Antilles
Nexus-6
7

Tourneur azurement

Jacques Tourneur, dans Anne of the indies, filme son héroïne, incarnée par une incandescente Jean Peters, comme le Sheba Queen, son flamboyant navire : voile contre le vent, envers et contre tout, et...

le 21 juil. 2020

3 j'aime

1

L'Exorciste
Nexus-6
10

Sympathy for the Devil

William Friedkin, cinéaste de l'apocalypse qui, dans L'exorciste, hors le champ de sa caméra (experte à révéler, à capter l'invisible prêt à fondre sur le visible, à le corrompre), annonce la...

le 26 oct. 2021

3 j'aime

Les Deux Cavaliers
Nexus-6
7

Histoire de moumoutes

“Cinquante ans dans ce putain de métier et j’arrive à quoi ? Diriger deux moumoutes sourdingues !” John Ford. Le port de la moumoute peut changer la face d’un film. James Stewart et Richard Widmark,...

le 30 juil. 2020

2 j'aime