Que voilà un sujet de film plutôt original. Le film de Fernando Meirelles a eu un succès mitigé, alors qu'il permet de s'intéresser à des événements et personnalités contemporaines, ce qui est assez rare pour le signaler (généralement, les biographies s'intéressent à des personnalités d'une autre époque, avec davantage de recul).
Sans jamais vraiment prendre parti quant au sujet épineux de la religion catholique, Meirelles prend le temps de peindre les caractères des deux personnages, d'exposer leurs doutes et leurs questionnements. Incarnés par deux acteurs de renom et toujours en forme (Anthony Hopkins et Jonathan Pryce), il en ressort deux personnalités vraiment intéressantes, aux dialogues fournis et aux réflexions intéressantes.
Jonathan Pryce est particulièrement bon, car il parvient impeccablement à renvoyer l'image d'un pape progressiste et juste, avec des prises de positions en désaccord avec les idées conservatrices de l'Église. On en apprend aussi pas mal sur le passé de cette personnalité, ce qui culturellement ne peut pas faire de mal.
Mais peut-être le film s'attarde-t-il trop sur son passé. Les flashbacks sont très longs, et ralentissent le rythme du film qui, sans cela, ne serait jamais ennuyeux. Ces flashbacks témoignent des intentions de Meirelles, qui sont vraiment de développer les personnalités des deux papes, tous deux très différents, avec des ambitions et des réflexions parfois opposées, mais qui finissent par se rejoindre dans une pensée commune.
Les Deux Papes témoigne d'une éventuelle ouverture dans la pensée catholique, et la montre avec un optimisme certain. Ce n'est pas un film percutant, ni très captivant, mais simplement un biopic intéressant avec une réalisation très propre, et des acteurs vraiment bons.