Double face.

L'histoire de Dr Jekyll et Mr Hide à Londres au XIXe siècle.

L'adaptation roman de Stevenson par la Hammer réserve de bonnes surprises, ne serait-ce que par le choix de proposer un Hyde beau, et un Jekyll laid, qui fait non seulement ressortir une autre personnalité, mais également une nouvelle vanité. Celle de pouvoir rencontrer des femmes dans une maison de plaisir, le Sphinx, et d'être enfin désirable de par son nouveau corps.
De plus, le scénariste va davantage développer la relation triangulaire entre Jekyll, Hyde, et son meilleur ami, ou l'amant de cette dernière, joué par l'excellent Christopher Lee, dont ce fut un des rôles favoris. Il y a de quoi, car le personnage est d'une grande suavité. Le film de Terence Fisher est une excellente trahison du roman, porté cependant par un Paul Massie pas très charismatique et qu'on a affublé de tonnes de maquillages pour l'enlaidir en tant que Jekyll, mais dont les effets de montage à base de double fonctionnent encore très bien. A noter qu'on voit aussi un tout jeune Oliver Reed qui veut casser la gueule à Jekyll dans le club où vont sa femme et son ami. Il y a aussi tout un aspect sulfureux avec une jeune femme qui danse de manière sensuelle au Sphinx.

Bizarrement, le film sera un énorme bide en salles, sorti neuf ans plus tard en France, coupé lors de sa diffusion américaine, ce que j'ai un peu de mal à comprendre parce que je trouve ça très bon, et qui réinvente de manière originale, à la sauve Hammer si j'ose dire, le roman de Stevenson.