Clouzot, le Hitchcock français
Un excellent Clouzot, le huitième long métrage du réalisateur sorti en 1955, deux ans après son très captivant "Salaire de la Peur". Il raconte l'histoire d'une femme tyrannisée par son mari, qui avec l'aide de sa propre maîtresse se décide à le faire disparaître.
Ce film reste très abouti dans tout les domaines, la réalisation est, comme toujours chez Clouzot, impeccable de justesse et de précision, beaucoup de plans sont très travaillés; la mise en scène est admirable et l'interprétation du trio Vera Clouzot-Simone Signoret-Paul Meurisse sans reproches, tout comme les seconds rôles notamment Charles Vanel en commissaire pugnace et le jeune Michel Serrault.
L'histoire met un peu de temps a se mettre en place mais une fois l'intrigue installée le film devient des plus immersif et captivant, la deuxième heure est même absolument géniale de tension avec une certaine dimension occulte, me rappelant un peu certains épisodes de "La Quatrième Dimension", que j'affectionne particulièrement. Le dernier quart d'heure est hitchcockien, avec une gestion du suspense, de l'image et de la mise en scène tout simplement jouissive, la conclusion laisse même sa dose de mystère.
"Les Diaboliques" est un grand film, une des pièces maîtresses de la filmographie de Clouzot, qui aura inspiré nombre de thrillers passionnels dont le célèbre "Vertigo" du maître Hitch en personne.