Le mari, la femme, l'amant. Ou plutôt, non, comme nous sommes chez Clouzot, c'est la Femme, l'époux, la maîtresse. Et contrairement aux stéréotypes, la femme et la maîtresse vont comploter pour la disparition du mari, un type abject.
L'art de Clouzot, c'est de placer les rebondissements de façon très... inattendue. Même si le rythme du film est globalement plan-plan, la fin, tendue et stressante à souhait, relève bien la note.
La grande force de Clouzot, c'est d'employer des acteurs géniaux, des premiers aux seconds rôles, parmi lesquels on se délecte des performances de Michel Serreau, Jean Lefèbvre... Malheureusement, et c'est sa grande faiblesse, il a choisi sa femme pour l'un des deux rôles principaux. Vera Clouzot, dont la performance, certes moins catastrophique que dans "le salaire de la peur", est très loin du niveau de Simone Signoret et Paul Meurisse.
Si vous n'avez vu que "Les diaboliques" parmi les films de Clouzot, et que vous avez aimé, ruez-vous sur "Le salaire de la peur", "la vérité", et dans une légère moindre mesure, "quai des orfèvres". Ils sont encore meilleurs.