Durant la guerre, deux jeunes gens s'échappent d'un train de déportés, et s'enfuient en direction d'une forêt, poursuivis par des hommes qu'on ne voit pas. La caméra les suit à la trace, tout comme leur périple pour trouver à manger et à boire...
Les diamants de la nuit est le premier film réalisé par Jan Nemec, et du haut de ses 67 minutes, est quelque chose de foudroyant, car il travaille déjà sur le montage comme pourrait le faire un Jean-Luc Godard. A savoir que le récit peut être, et doit être, vu comme une vision fantasmée, avec deux scènes qu'on voit coup sur coup qui montreraient une direction différente, je pense à la confrontation avec la boulangère, et je vois ça comme une grande confiance envers le spectateur.
Car c'est à lui de faire son récit, bien qu'on devine malheureusement la destinée de ces deux garçons, le tout dans un noir et blanc aveuglant, qui emprisonne encore plus ces fuyards.
Le titre peut s'expliquer dans le sens où le diamant est d'une grande pureté, à l'image de ces gens qu'on ne connait que peu finalement, malgré quelques bribes du passé. Malgré sa brièveté, je ne dirais pas que le film soit facile ; il est en effet d'une grande sécheresse, aucune musique, peu de dialogues, la caméra qui semble collée aux personnages, avec un moment presque onirique qui sont ces vieux chasseurs.
Dans les années 1960, le cinéma de l'est a commencé à se faire connaitre, on peut citer Polanski, Skolimowski, Forman ou encore Juraj Herz. Mais tous parlent directement ou non de leurs pays meurtris par la guerre, et avec Les diamants de la nuit, Jan Nemec en montre un portrait très sombre à travers ces deux hommes en fuite.