Quand j’ai découvert ce film caché sous le meuble TV des parents, j’ai d’abord eu un grand cri libérateur, dehors, la pluie venait de noyer définitivement notre pique-nique pour le huitième jour consécutif, et je dois confesser une immense tendresse pour le premier opus, improbable triomphe international qui a donc donné lieu à cette suite…

Bon après, j’ai vite regardé les notes de mes éclaireurs et j’ai déchanté aussi sec, 3,3 de moyenne, quand on connait leur coupable indulgence habituelle, ça fait froid dans le dos…

Et c’est grâce à ce frisson de désespoir que j’ai eu la plus improbable surprise de mes vacances.

Et bien, finalement, ça n’a rien de honteux cette suite, c’est même souvent chouette, j’étais à deux doigts de la note positive, et seule une volonté sévère de maintenir une distance hygiénique entre les deux opus m’oblige à cette mesquinerie de fesse-mathieu dont je suis peu coutumier.

Alors, en fait, on reprend les mêmes principes que d’habitude en changeant toute l’histoire, ce qui n’était pas le plus important… Il y a toujours un broussard maladroit, une urbaine perdue, deux ou trois bandits mal rasés, des guerres de frontière, des animaux partout et des Bochimans qui assistent interloqués à toute cette folie délirante…

Neuf années après, N’Xau reprend du service pour le plus grand plaisir d’un public familial et bon enfant et se fait accompagner par une paire de bambins qui, s’ils commencent par agacer sérieusement comme tous les gamins, finissent par révéler une présence et un jeu honorable jusqu’à les rendre proches du tolérable.

Jamie Uys continue à réaliser un joli livre d’images mâtiné d’un burlesque accéléré un peu improbable, on risque à chaque pas de tomber dans le sirupeux, mais ça passe de justesse. Pour tout vous avouer, j’ai même eu de francs rires d’enfant innocent, je devais être d’humeur idéale ce jour-là… Bon, parce qu’il faut bien avouer que partant de mauvaise volonté, le risque d’être absolument imbuvable guette le film à chaque instant.

Mais Dieu merci, il n’en est rien, le couple est même plutôt sympathique, on a changé la couleur de cheveux des héros, cette fois, ils sont bruns, le mâle possède même un faux air à la Sean Connery qui se serait abâtardit avec la moustache de Tom Selleck, tout un programme…

Un divertissement gentillet comme tout, donc, pour ceux qui aiment les films animaliers un peu enfantins et les atmosphères de BD douce, autant dire que c’était pour moi, ce truc.
Torpenn
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Top 15 Films de Scorpion et Top 15 Films de Braconnier

Créée

le 17 mai 2013

Critique lue 914 fois

12 j'aime

5 commentaires

Torpenn

Écrit par

Critique lue 914 fois

12
5

D'autres avis sur Les Dieux sont encore tombés sur la tête

Du même critique

Into the Wild
Torpenn
5

Itinéraire d'un enfant gâté

A 22 ans, notre héros, qui a feuilleté deux lignes de Thoreau et trois pages de Jack London, abandonne sans un mot sa famille après son diplôme et va vivre deux années d'errance avant de crever comme...

le 17 nov. 2012

471 j'aime

181

Django Unchained
Torpenn
4

Esclavage de cerveau

Aussi improbable que cela puisse apparaître à mes lecteurs les plus obtus, j’aime bien Tarantino, je trouve qu’il arrive très bien à mettre en scène ses histoires, qu’il épice agréablement ces...

le 22 janv. 2013

395 j'aime

174

Le Parrain
Torpenn
10

Le festival de Caan...

Tout a déjà été dit sur ce film, un des plus grands jamais réalisé. Tout le monde a vanté, un jour son casting impeccable : un Brando ressuscité, un Pacino naissant, bien loin de ses tics...

le 6 janv. 2011

366 j'aime

131