Qui est tombé sur la tête ?

Film qui a rencontré un grand succès notamment en France (presque 6 millions d'entrées), il n'est pas possible d'écrire ici qu'il s'agit d'un chef-d’œuvre du 7° Art tant la réalisation est fidèle aux gags à la Benny Hill et les plans parfois peu professionnels. Ce qui est certain c'est qu'un coup de jeune pour garder les acteurs originaux afin de fournir une qualité d'images plus proche des standards actuels lui ferait le plus grand bien. Pour autant je ne changerais pas un trait ni ne retirerais une virgule du script, car le charme n'opère que si l'ensemble demeure intact.

Que demander de plus ?

Il ne serait pas juste de demander plus à un réalisateur disposant d'un budget de 5 millions de dollars pour faire un film là ou en 1980 les productions internationales oscillent entre 50 et 100 millions de dollars.

Qui est raciste ?

Refusant obstinément de se positionner pour ou contre le régime d'apartheid dans sa production, puisque ce n'est pas son sujet, certains vont même qualifier le film de raciste allant jusqu'à écrire que les Dieux de ce film sont les blancs. Quelle infamie, quel manque de culture et de Savoir, quelle idiotie crasse de la part des mêmes qui en 1980 citaient ce film comme produit du Botswana, pays génocidaire des Bushmen aujourd'hui, refusant d'admettre par idéologie puante que du bon pouvait venir d'Afrique du Sud. Les yeux d'un anthropologue sauront s'attarder sur de brèves images dans une ville dominée par les blancs Afrikaners d'un contremaître noir qui contrôle le travail d'un ouvrier blanc, mais également sur les situations qui mettent en scène un rebelle blanc qui fait sa révolution tout seul traitant ses combattants noirs comme des moins que rien ou des idiots qui vont au feu pendant qu'il demeure à l'abri des balles. Uys a simplement filmé un monde qui ne tourne pas rond, une réalité.

Qui veut voir un reportage ?

C'est un fait : si ce film n'avait pas été une comédie, personne ne serait allé voir un reportage durant lequel le réalisateur plus habitué à filmer les animaux, a choisit de mettre en scène les Humains dans toute leur splendeur, sans avis politique, sans regard biaisé, en laissant tomber ses opinions, comme le fait un véritable anthropologue. Pour ressentir cela il faut à un moment donné avoir tenté au moins une fois l'expérience de l’Étude des Hommes sans quoi le scientifique demeure incompris. Ainsi sous des dessous de comédie burlesque, laquelle a charmé de nombreux spectateur dans de nombreux pays, se cache en réalité une étude de l'Humanité et la mise en lumière d'un drame à venir.

Qui se soucie des Bushmen ?

Perdus dans leur désert, la mise en scène d'un personnage principal attachant et des membres de sa tribu qui l'est tout autant, les Bouchimans vivant à l'abri des méfaits des Hommes Lourds, qu'ils soient noirs ou blancs, vont réaliser que le Monde est vaste et plein de règles qui sont sans rapport avec la nature des Dieux qu'ils croyaient connaître. La confrontation des deux Mondes à travers une bouteille de boisson sucrée qui rend obèse, est le point de départ de la lente extinction du Peuple le plus ancien de l'Afrique australe dont personne ne se soucie encore de nos jours à part, je le pense, le réalisateur aujourd'hui décédé.

Car Uys avait des choses à dire et à montrer concernant l'extermination à venir des Bushmen, qui vivent entre 3 pays et parqués dans des réserves ou la chasse et la cueillette leur sont interdites, dont certains en sont aujourd'hui réduits à s'exhiber aux touristes dans un village factice devenu un zoo, monnayant une photo ou des articles faits main pour survivre avec le triste statut de peuple le plus marginalisé d'Afrique.

Qui est tombé sur la tête ?

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