Destin singulier pour ce film étrange qui raconte l'histoire de Pierre, un amnésique et de Cybèle, une petite fille de douze ans, abandonnée par ses parents dans un pensionnat de Ville d'Avray.
Remarqué à Venise, il ne trouve pas moyen de se faire admirer en France avant de concourir pour un Golden Globe et de remporter l'Oscar du meilleur film étranger, preuve d'une reconnaissance et même simplement d'une connaissance bien plus forte de l'autre côté de l'Atlantique que dans son propre pays...

C'est un peu comme si l'histoire pure du film se retrouvait une nouvelle fois sous le regard désagréable et suspicieux du public de cinéma après avoir subi celui des autres habitants de la petite ville, peu sensible à un bonheur dont ils ne comprennent rien tant les codes en sont différents pour n'importe qui faisant partie du monde prétendument normal...

Alors oui, il y a de la beauté et de l'innocence dans cette histoire, dans ces images, parfois superbes, et dans ces dimanches d'hiver que nos deux amoureux d'un autre monde passent ensemble, le volant à tous les autres, aux bonnes soeurs du pensionnat, à la jolie compagne de Pierre, au cavalier de conte de fée, aux autres enfants aussi... Parce que c'est chouette leur petit lac sur la brume, les reflets dans l'eau et l'arbre de la petite... Et puis, un film qui fait chanter Aux marches du palais ne peut qu'être conseillé de toute urgence.

Il y a de la maladresse aussi, dans ces gros plans disgracieux de visages qui vous sortent du film aussi sec, et des acteurs pas toujours très bien dirigés... Nous retrouvons un Hardy Krüger un peu compassé, lui tellement à l'aise d'habitude, en anglais, en allemand ou en français, le voilà qui en fait parfois juste un peu trop pour empeser le film... Et sa petite compagne, Patricia Gozzi est capable du meilleur comme du pire, ça n'aide pas dans un film qui repose entièrement sur leurs deux paires d'épaules...

Pas grand chose pour vous empêcher de tenter l'expérience ceci dit, et puis, on y retrouve un peu l'ambiance d'un autre film contemporain : Un singe en hiver, l'alcool en moins, bien sûr, mais ça vaut le coup tout de même.

Créée

le 2 août 2012

Modifiée

le 3 août 2012

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Torpenn

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