Très beau mélodrame injustement oublié, peut être la seule grande réussite de son auteur. Histoire d’amour platonique et touchante entre une orpheline de 12 ans et un pilote amnésique, filmé de manière onirique. Bourguignon multiplie les trouvailles de mise en scène pour mettre en valeur les sentiments des protagonistes, le décor hivernal et triste dans lequel ils évoluent ajoute encore à la poésie mélancolique du récit. Le film à l’époque ne plus ni à la nouvelle vague (trop classique) ni au partisan du cinéma de papa (trop étrange). Seul les Américains surent y voir une belle œuvre, en lui décernant l’oscar du meilleur film étranger en 1963. Ce fut aussi la malédiction de Bourguignon, parti tourner aux États Unis un polar dont la réputation n’est pas flatteuse, il ne se remit jamais vraiment de cet échec. Ce qui fait des « Dimanches de Ville d’Avray » un joli film orphelin.