Le disparu, c’est Michel Simon !
Une réelle déception. Contrairement à ce que j’attendais, les enfants ne sont pas très intéressants ici, malgré l’histoire de la société secrète visant à préparer un départ pour l’Amérique. Non, ce sont les adultes qui nous fascinent, notamment la confrontation entre Michel Simon et Eric Von Stroheim ou encore l’étonnant Robert le Vigan. L’équipe de professeurs est aux petits oignons, même si l’on n’évite pas la caricature. Les dialogues sont percutants, notamment dans la bouche d’un Michel Simon fascinant en professeur de dessin alcoolo, avec leur lot de répliques au poil (dont Jacques Prévert serait l’auteur) : Michel Simon, au directeur qui lui demande d’arrêter de boire du champagne, répond qu’il faut bien laisser la limonade aux jeunes. Il se sacrifie, le Simon ! Ou plus tôt dans le film, à Eric von Stroheim qui le tance sur son attitude face aux élèves : « et vous, vous croyez que vous les impressionnez pas avec un gueule comme la vôtre ? ». L'hôpital qui se fout de la charité !
Hélas, le film avance à un rythme trop lent jusqu’à ce qu’un dénouement décevant n’éclate un peu trop rapidement. La mise en place de l’intrigue était intéressante, le pensionnat de garçons (même s’il est présenté beaucoup plus positivement que ce que l’on peut imaginer ou que ce que l’on entend souvent), l’équipe de profs qui ne cessent de se titiller, les réunions secrètes…
Bref, un film qui vaut surtout pour la présence de monstres du cinéma français. D’ailleurs, le véritable disparu de Saint-Agil n’est autre que le personnage joué par Michel Simon, dont l’absence nuit cruellement à la fin du film…