Les Youtubeurs ont fini d’entrer dans l’ère du temps : les voici réalisateurs de long-métrage. Financé essentiellement par du placement de produit, cette œuvre du collectif Suricate mise sur un humour assez basique teinté d’épique. Il s’agit de super-héros capables de transférer leur âme d’un corps à l’autre. Affranchi de tout trouble identitaire, l’échange reste un prétexte à enchaîner les blagues scatos. L’on imagine les réunions d’écriture carburer à la bière plate : « Oh, une fille dans le corps d’un garçon… Elle va vouloir se masturber ! ». « Ouais, et quand les personnages changent de coprs, ils lâchent un pet ! ». Sans vilipender ces créateurs en herbe, on regrette qu’ils n’aient pas davantage estimé leur sujet. Avec 150.000 euros et ces cerveaux bouillonnants, l’alchimie peut produire mieux que quelques sketches pour ados mâtinés d’un scénario de cartoon du samedi matin.