Quelques jours de l'existence de jeunes gens et jeunes filles filmés par Jacques Doillon dans un style qui oscille entre la chronique et le cinéma-vérité. Le décor principal est la chambre en ville de Chris, figure centrale du récit, où vivent en communauté deux garçons et deux filles, sorte de ménage à quatre transitoire autant qu'illusoire.
Car derrière l'apparente liberté de moeurs que s'accordent ces jeunes pas encore tout à fait prêts à entrer dans la vie adulte, dans la société des adultes, Doillon montre leur indécision et leurs tâtonnements, principalement concernant Chris, que sa jeunesse et son irresponsabilité conduisent à faire de possibles mauvais choix ou même à ne pas faire de choix.
Sans doute Doillon ne condamne-t-il pas la vie de ses personnages à un échec; le réalisateur y voit plutôt une expérience sociale, certes ratée, mais une expérience tout de même, une initiation. Quoiqu'il en soit, si la chronique peut sembler juste et même audacieuse, sans d'ailleurs refléter forcément le visage de la jeunesse des années 70, les personnages expriment des idées peu originales concernant l'adolescence et s'inscrivent dans un formalisme un peu terne.