Typiquement le genre cinématographique qui m'endort en moins de deux, le film-d'exorcisme-post-friedkin n'a pas franchement connu d'autre modèle, ou même de palier depuis les années 70. Aussi je n'en vois qu'un sur dix sans trop de problème.
Qu'est-ce qui aujourd'hui m'attire dans celui ci plutôt qu'un autre ? Mark Neveldine. Le taré qui filme caméra au poing, lancé à 80km/h sur ses rollers. Comment sa mise-en-image énergique et punk va-t'elle s'accorder à cet exercice de style qui est essentiellement un huis-clos avec un lit et une poignée de figurants dont deux prêtres ( un jeune et un vieux, figurez vous, encore une fois ! ) ?
Eh bah le Mark il est pas con. Son découpage tient la route, il y a même une beauté plastique assez troublante dans bien des plans, et surtout le film sait exploiter sa capacité à chausser ses rollers au bon moment... Lors de l'accident de voiture, par exemple, mais surtout quand les patients de la clinique psychiatrique prennent le pouvoir. Une scène proprement bluffante.
Après, le film a son lot de lieux-communs et de poncifs antiques qui lui interdisent de se hisser franchement au dessus de la mêlée, et je dois avouer avoir toutes les peines du monde à prendre au sérieux l'équipement technologique ultra-secret du Vatican depuis que j'ai vu Double Team de Tsui Hark... Mais franchement, par les temps qui courent, il a du mérite.
Il est à noter au passage que The Vatican Tapes est un vibrant plaidoyer pour la consommation d'alcool : en effet, l'antéchrist ne boit que de l'eau fraiche !