Le pitch est tellement improbable qu'Aldrich le fait dire dans le film "On doit avoir des généraux qui sont un peu fous". On regarde jusqu'au bout sans doute parce qu'on attend quelque chose qui ne viendra jamais. Après une introduction le film se divise en gros en trois parties. La première partie (l'instruction) est lourde et par moment confuse à l'instar de cette scène où on envoie 8 prostituées dans le baraquement des 12 (pourquoi 8 ?) et qui tombe dans l'ellipse. La seconde (les manœuvres) censée illustrer la rivalité entre Marvin et Ryan tourne à la pantalonnade. La troisième est plus intéressante, car enfin c'est de l'action et c'est bien fait, sauf que c'est idéologiquement douteux : Marvin fait exécuter des prisonniers désarmés et fait enflammer une cave dans laquelle il y a des civils. On a dit qu'Aldrich a voulu justement faire un film antimilitariste et montrer que la guerre n'est jamais propre. Je ne suis pas sûr que tout le monde aura cette lecture, d'autant que l'empathie ne fonctionne qu'avec Marvin. C'est vrai qu'en tant qu'acteur, il se débrouille plutôt bien, ce qui n'est pas le cas de Bronson, insipide, ni de Borgnine qui ne peut s'empêcher de cabotiner. Un film surestimé.