Les douze salopards (1967)

Il s'agit d'un film de guerre très long, deux heures vingt environ, se déroulant en 1944 avant le débarquement. Le scénario ne s'inspire pas d'un fait réel. On donne l'ordre au commandant Reisman de recruter 12 condamnés à mort ou a de longues peines pour former un commando spécial en vue d'une mission ultra périlleuse. Le commando est composé de très fortes personnalités et il n'est pas facile de les souder. L'entrainement est longuement décrit avec les différents exercices. Les douze salopards sont victimes de brimades diverses et variées mais cela a pour effet de coaliser le groupe. Cette partie du film est crédible et on voit les individus devenir solidaires les uns des autres. L'exercice de manœuvre est amusant mais complètement farfelu. Dans la seconde partie du film le commando est parachuté en France et doit prendre un château ou résident de nombreux officiers allemands. Bien entendu même si tout a été préparé de façon très précise de nombreux grains de sable perturberont le déroulement de l'action. On est alors surpris de constater que c'est le commandant Reisman qui est le plus impitoyable. En tout cas c'est bien lui qui donne les ordres de tuer sans pitié tous les allemands même désarmés ou sans défense. Le combat déshumanise complètement cet homme qui semblait jusque là plutôt respectable. A l'inverse les douze salopards sont devenus de plus en plus humanisés, leur regard en dit long lorsque le commandant leur donne ses ordres et finalement ils ne font qu'obéir aux ordres. L'entrainement les a conditionné et ces salopards qui au début du film étaient très rebelles finissent par obéir aux ordres sans broncher et commettre des actes très cruels. L'interprétation est un point fort du film avec une pléiade d'excellents acteurs. Lee Marvin est impressionnant dans le rôle de Reisman, plein d'assurance et d'autorité. Il est entouré par Charles Bronson, Telly Savalas, Donald Sutherland ... tous formidables ! Il n'y a pas de héros dans ce film. La mise en scène est évidemment excellente, très directe, sans concession. Les hommes se battent et meurent, la guerre n'est pas un jeu.