Saint sectaire
Difficile de critiquer Les éblouis, le premier film sincère et largement autobiographique de Sarah Suco. Difficile aussi de ne pas adhérer à cette dénonciation d'un embrigadement tragique d'une...
le 17 nov. 2019
17 j'aime
2
Difficile de critiquer Les éblouis, le premier film sincère et largement autobiographique de Sarah Suco. Difficile aussi de ne pas adhérer à cette dénonciation d'un embrigadement tragique d'une famille au sein d'une communauté religieuse à la perversion toxique. Mais il faut bien se placer un tant soit peu du côté cinématographique et là, le film est malheureusement lesté de semelles de plomb qui en limitent singulièrement l'impact. Tout commence pourtant plutôt bien et Les éblouis ne manque pas de subtilité dans sa mise en place en donnant la vision de la fille aînée dans le cheminement progressif de sa famille vers l'obscurantisme, auprès d'un "berger" (Darroussin, étonnant) et de ses ouailles, au pernicieux discours de saint sectaire (qui a le goût d'un fromage moisi). Mais quand le film bascule dans l'horreur quotidienne des techniques d'enrégimentement, il devient pesant et sans plus aucune nuance, démagogique dans sa dénonciation même si la réalisatrice s'en défend en précisant qu'elle a beaucoup "édulcoré les faits." Cette histoire très personnelle ne manque pas de puissance mais elle aurait sans doute gagné à montrer les choses avec davantage de finesse, en suggérant plutôt qu'en utilisant les manières d'un réquisitoire. Cela n'enlève rien cependant à la formidable interprétation de la jeune Céleste Brunnquell qui a obtenu le prix d'interprétation féminine à Sarlat, le film recevant pour sa part la Salamandre d'or.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Au fil(m) de 2019 et Vus à l'Arras Film Festival 2019
Créée
le 17 nov. 2019
Critique lue 4.1K fois
17 j'aime
2 commentaires
D'autres avis sur Les Éblouis
Difficile de critiquer Les éblouis, le premier film sincère et largement autobiographique de Sarah Suco. Difficile aussi de ne pas adhérer à cette dénonciation d'un embrigadement tragique d'une...
le 17 nov. 2019
17 j'aime
2
LES ÉBLOUIS (14,2) (Sarah Suco, FRA, 2019, 99min) : Effrayant et personnel récit d'émancipation par le prisme du parcours d'une jeune adolescente qui va réussir à s'échapper d'un embrigadement...
Par
le 13 nov. 2019
14 j'aime
1
Vol au-dessus d’un nid de colombes Angoulême: Christine et son mari Frederic sont des membres actifs de la Confrérie de la Colombe, une communauté religieuse catholique sectaire. Leurs 4 enfants...
Par
le 25 nov. 2019
13 j'aime
3
Du même critique
Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...
le 28 mai 2022
79 j'aime
4
Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...
le 25 août 2021
79 j'aime
5
Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...
le 25 sept. 2021
72 j'aime
13