William Wellman dépeint ici la grande dépression américaine des années 30 qui sévissait encore lors du tournage de ce film. On peut d'ailleurs noter le logo NRA (National Recovery Administration) au générique et dans la scène finale chez le juge (à ne pas confondre avec le lobby américain des armes de la National Rifle Association, qui a un logo assez ressemblant). Cette mention était un label instauré par le New Deal du président Roosevelt, qui était donné aux établissements s'engageant à respecter un minimum salariale à ses employés. Voila qui explique un peu le happy end maladroit et imposé au réalisateur, qui aurait préféré respecté la fin du roman duquel le film est adapté, où Eddie était condamné à aller dans une prison pour mineur et Sally et Tommy dans un orphelinat. Cet optimisme forcé fait soudain de ce drame humain un film de propagande politique pour lutter contre la grande dépression.
Mais hormis cette fin bancale, il ne faudrait sous-estimé ce film. Wellman reprend ici le schéma de base qui lui avait si bien réussit dans "L'ennemi public n°1" avec James Cagney. Le portrait de deux adolescents jetés dans la rue malgré eux et faire le parallèle entre Eddie ici. Et le rôle de Cagney est assez évident. Wellman continue ici son audace visuelle et choque encore les ligues moralistes en montrant une adolescente en petite tenue, mais n'a certainement pas pu développer entièrement le rôle de Sally, qui était initialement une prostituée tout comme sa tante dans le film. Pour la petite histoire, l'actrice épousera le réalisateur peu après ce film et vécue avec lui jusqu'à sa mort.

Jean-FrancoisS
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le 15 avr. 2016

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