La cloche de Nagasaki
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Sans atteindre le niveau de Pluie noire de Imamura (1989), ce premier film que je découvre de Kinoshita s'avère relativement réussi pour atteindre son but premier : (r)éveiller les consciences pour que de tels évènements ne se produisent plus jamais.
Pour y parvenir le réalisateur adopte une idée finalement simple mais qui fonctionne plutôt bien j'ai trouvé : celle d'inscrire le film dans la mémoire du spectateur à tout prix. Pour cela, il compose des longs plan-séquences souvent fixes parfaitement composés et cadrés dans des valeurs assez larges mais qui ne nuisent jamais à l'émotion avec des dialogues et des situations fortes : la grand mère et son petit fils ramassant les cendres de sa fille ; des militaires prenant en photo une famille dans les décombres ; une femme racontant sa lâcheté durant la catastrophe ; le père et sa belle mère évoquant leur futur disparition alors que les enfants sont censés dormir etc...
Ces plans à priori simples, voire académiques et qui n'évitent l'iconisme, s'inscrivent pourtant durablement dans l'esprit du public d'autant plus que le réalisateur traite le sujet dans une approche anti-spectaculaire centré sur une seule famille avec un traitement du point de vue assez intelligemment géré.
Dommage en revanche que Kinoshita sombre parfois dans les sirènes de l'émotion facile et manipulatoire (j'ai cru comprendre que son sentimentalisme/mélodramatique était son gros problème). La dernière scène est ainsi pour le moins douteuse en balançant brutalement une reconstituions du drame avec travelling presque complaisant sur les victimes pendant qu'une chanson portée par des enfants lancent des paroles du genre "pourquoi que mon papa qu'il est mort, ce n'est pas juste".
Il faut dire toutefois que le film adopte une approche catholique (car ironiquement la 2ème bombe atomique à touchée la ville la plus chrétienne du Japon voire de l'Asie) avec une morale très religieuse sur dieu ou le sacrifice puisque les victimes De Nagasaki sont directement comparés avec Jésus.
Le procédé, bien que justifié historiquement, n'est tout de même pas d'une grande subtilité.
Mais ce n'est cela pas le principal heureusement, le message premier du réalisateur est son combat contre l'oubli d'un des éléments les plus marquants du 20ème siècle d'autant que Nagasaki est souvent moins cité que Hiroshima. De ce point de vue là, je pense qu'il serait effondré par la mentalité de la jeunesse japonaise actuelle qui ne veut plus en attendre parler.
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le 9 févr. 2017
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