Grosse déception
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le 21 sept. 2022
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‘Les enfants des autres’ est un très beau film autour du personnage de la belle-mère. Loin des clichés habituels, elle brosse un portrait sensible et subtile de ce membre familiale au rôle et à la fonction incertaine : être une mère mais sans vraiment l’être. Malheureusement, en ce qui concerne la famille en elle-même, la cinéaste semble ne pas savoir en parler de façon originale et enchaine les platitudes et lieux communs.
Rachel a 40 ans, pas d'enfant. Elle aime sa vie : ses élèves du lycée, ses amis, ses ex, ses cours de guitare. En tombant amoureuse d’Ali, elle s’attache à Leila, sa fille de 4 ans. Elle la borde, la soigne, et l’aime comme la sienne. Mais aimer les enfants des autres, c’est un risque à prendre.
Le film commence assez mal et met pas mal de temps à démarrer. Si la rencontre de Rachel et Ali est assez rapide, c’est la rencontre avec Leïla en revanche qui prend vraiment son temps. Evidemment, ces scènes sont nécessaires pour montrer le lien indicible qui se lie entre Rachel et sa belle-fille. Mais j’ai trouvé que ces scènes étaient assez convenues : les scènes de vacances, les scènes de famille, les scènes de parc. Zlotowski semble s’inscrire dans la lignée des Sautet, en filmant les choses de la vie et les histoires simples. On suit ainsi l’héroïne dans sa vie quotidienne, au travail, avec son père et sa sœur. J’ai trouvé que Zlotowski n’était pas Sautet. Elle n’arrive pas à transcender ces scènes pour les rendre inoubliables. Ces scènes de vies sont hélas assez plates.
En revanche, dès que le lien entre Rachel et Leïla est établi, le film devient plus émouvant. Rebecca Zlotowski explore avec subtilité ce rôle peu claire et en fin de compte assez ambigu. La réalisatrice délaisse les clichés de la marâtre à la Cendrillon pour nous plonger dans la psychologie de l’héroïne. Ambigu disais-je car on est mère sans l’être vraiment. Rachel se comporte en effet comme une mère puisqu’elle la choie, s’inquiète pour elle, s’en occupe comme si c’était sa fille mais elle n’est pas sa mère biologique. Ce que lui rappelle Leïla en évoquant en permanence sa vraie mère. Evidemment, c’est un crève-cœur pour Rachel. Face à elle, son mari semble totalement déconnecté. Sans doute, ne peut-il pas comprendre. Rebecca Zlotowski montre un compagnon faisant sans doute de son mieux, mais sensiblement aveugle, ailleurs. Il ne mesure pas la profondeur de la détresse de Rachel.
Le film montre très bien ce désir de maternité qu’il peut y avoir chez Rachel. Elle approche du stade où elle ne pourra plus en avoir. Elle espère tomber enceinte d’Ali. La scène ou elle découvre qu’elle a bien ses règles est déchirante. D’autant que son environnement semble lui rappeler sans ce cesse ce désir. Il y a une femme enceinte dans la rame de métro qu’elle prend. Elle est enseignante. Sa fonction lui impose de s’occuper d’adolescents qui ne sont pas les siens. La mère d’une amie de Leïla meurt d’un cancer. Et puis surtout, sa sœur tombe enceinte sans l’avoir voulu. Quelle injustice, quand on sait à quel point Rachel en veut un ?
Et puis, il y a Alice. L’ex-femme et la mère biologique de Leïla. J’ai un peu frustré du peu de place qu’elle occupe dans l’histoire. Elle a quatre scènes à tout casser. Ce qui est regrettable car c’est l’excellente Chiara Mastroianni qui l’interprète. J’en sais gré à Rebecca Zlotowski de nous avoir épargné le conflit nouvelle femme – ex-femme. La relation qu’elles entretiennent est cordiale, douce et peut-être difficile pour Rachel. J’aurais aimé quelle développe d’avantage ce lien.
Virginie Efira est épatante. De puis ‘Revoir Paris’, elle rappelle à quelle point elle a une palette de jeu très diversifiée. Chiara Mastroianni est merveilleuse, comme d’habitude. Roschdy Zem est excellent dans ce rôle d’homme aimant, mais maladroit. Enfin, une curiosité, le célèbre documentariste Frederick Wiseman joue le gynécologue dans deux scènes à la fois drôles et touchantes.
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Créée
le 24 sept. 2022
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