Une vague de douceur

Je suis allée voir Les Enfants des autres car la thématique de la belle-mère représentée sous un angle positif au cinéma (pour changer) m'intriguait.

Quelle place prendre en tant que beau-parent et comment à la fois s'investir émotionnellement sans pour autant trop s'attacher? C'est ce sur quoi le film nous invite à réfléchir à travers le personnage de Rachel, parfaitement interprété par Virginie Efira qui tombe amoureuse d'un homme, père d'une petite fille de 4 ans.

Le film est comme une vague de douceur qui vous emporte. C'est filmé de manière très intime, comme si la caméra n'était pas là et que l'on suivait le quotidien des personnages. Tout est très réaliste et le personnage de Rachel est extrêmement attachant de par son honnêteté, sa douceur, sa compréhension et la manière dont elle vit cette situation injuste dont elle occupe malgré elle le mauvais rôle, sans pour autant se victimiser, encaissant les coups et restant la plus digne possible.

La manière dont Rebecca Zlotowski a traité ce sujet est, selon moi, remarquable. Elle ne cherche pas à donner des leçons de morale et ne fait porter la culpabilité à personne, que ce soit le père, la mère ou la belle-mère. On suit simplement des chemins de vie qui se croisent et des individus qui font du mieux qu'ils peuvent pour concilier leurs sentiments et leur situation familiale.

Le film aborde aussi le désir de devenir parent : le moment où il survient, ce que cela fait d'être une femme de 40 ans sans enfants qui voit les autres femmes de son entourage entrer dans la maternité et vivre cette expérience tout en y étant exclue mais aussi d'une certaine manière inclue en éprouvant de l'amour pour ces "enfants des autres". Encore une fois, le film arrive à lier toutes ces problématiques autour de la parentalité de manière juste, sans amener le spectacteur à plaindre le personnage de Rachel et plus globalement celles et ceux qui n'ont pas d'enfants, tout en le joignant à vivre le temps du film, ce qu'il ressentent.