En 1995, les autorités décident de faire disparaître la scène ouverte zurichoise de la drogue. Des milliers de toxicomanes se retrouvent alors renvoyés dans des régions sans structure adaptée pour les accueillir. C’est loin de la grande ville que Mia, 11 ans, doit affronter la dépendance de sa mère.
Dans la terrible jungle du Platzspitz, une jeune fille s’avance parmi les âmes errantes. Protégée par son seul casque, elle quête celle qui a chu dans l’enfer des paradis artificiels. Lorsque sa cassette s’emmêle, c’est son refuge musical qui se brise, laissant les griffes de cette nuit se refermer sur elle.
Adapté d’une histoire vraie, le film se place à hauteur de l’enfant dévouée. Contrainte de grandir plus vite qu’elle ne le voudrait, Mia soutient, protège et supporte la cause première de son malheur, allant jusqu’à prier à genoux un Christ en croix de ne pas abandonner celle-ci. Face à sa pugnacité s’oppose la faiblesse de sa mère qui n’aura droit à aucune circonstance atténuante, contraignant sa fillette à mentir, voler, et acheter sa poudre explosive. Seul moment de tendresse entre les deux héroïnes convaincantes, l’apprentissage du roulage d’un joint. On s’agace et déplore l’irresponsabilité de ces adultes en souffrance qui dérobent l’enfance de leurs propres enfants, de même que la passivité de services sociaux dépassés.
Malgré les rais lumineux d’une bande de copains aussi esseulés et la présence d’un ami musicien imaginaire, tout paraît bien sombre ici. De quoi donner une autre image de la blanche neige helvétique.
7/10
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