Un univers carcéral qui détonne, celui de mères de famille emprisonnées avec leurs enfants.

Yasmina à 20 ans et la vie devant elle, mais pour le moment, c’est derrière les barreaux qu’elle passe le plus clair de son temps et pour cause, elle est en attente de son procès. Elle est aussi mère de trois enfants, dont les plus jeunes vivent avec elle, Lolita 2 ans et Diego 1 an.

Rossella Schillaci a suivi la longue attente de Yasmina qui guette inlassablement la réponse du juge qui lui permettra peut-être de retrouver la liberté. En Italie, la justice autorise aux mères de séjourner en prison avec leurs enfants jusqu’à l’âge de 3 ans. Dans l’aile qui leur est réservée au centre pénitencier de Lorusso e Cutugno à Turin, elle tue le temps comme elle peut, comme un lion en cage, ses journées sont toutes identiques les unes des autres, passer le temps avec les codétenues (toutes mères de famille) et s’occuper de ses enfants.

Ce qui est le plus troublant ici, c’est de voir ces pauvres enfants, qui n’ont rien demandé, se retrouver enfermés avec leurs mères. Pendant des mois, voir des années, ils évoluent dans un environnement délétère, derrières des barreaux et des murs d’enceinte, le claquement des portes, le tintement des clés et des serrures qui s’ouvrent et se ferment à longueur de journée, les détenues qui s’insultent les unes et les autres, les promenades entre quatre murs et les séances de parloir…

Une immersion dans l’univers carcéral comme rarement on a pu le voir, bien loin de l’image d’Épinal, celle des hommes derrière les barreaux. Ici, ce sont des mères de famille et leurs enfants, le cadre et le ressenti est tout autre, difficile de ne pas être interloqué et d’avoir de la peine pour ces jeunes enfants qui auront connu la prison dès leur naissance. Le documentaire de Rossella Schillaci a d’abord été exploité sous la forme d’un unitaire de 56min pour la télévision sous le titre Les enfants en prison (2016) et a été exploité en salles dans une version augmentée de 82 min sous le titre Dormez petites merveilles, il fera jour demain (2018).

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