On veut du Miyazaki ! Et du Takahata ! Y a plus de Miyazaki ?! Ooooh, on en veut nous ! Pas de problème les enfants, voici une formule allégée de Ghibli, du Takahata / Miyazaki light tout en un, ça s'appelle du Hosoda. Vous allez voir, c'est très bon, c'est tout pareil que Miyazaki avec la touche de drama réaliste Takahata sauf que c'est light. Vous ne pourrez faire la différence tellement ça sent bon la campagne, l'enfance et la joie de vivre. C'est bien mieux que du Makoto Shinkai même.
Pour y aller plus franchement, Hosoda, c'est du Ghibli marketté, du Miyazaki calculé, sans la surprise. Et ça marche aussi bien, c'est génial ! "La relève de Miyazaki !" (On en reparle dans 15 ans)
C'est assez inspiré par certains côtés comme avait pu le montrer "La traversée du temps", mais ça manque de saveur, de cohérence artistique et de subtilité. Il a beaucoup de thèmes porteurs à exposer comme il faut Hosoda, mais aucun à creuser vraiment et rien de nouveau à dire. Je te prends par la main, je te mets une voix off dès le début, que des gentils (les paysans sont tous de gentils philanthropes, bin voyons), des clips "spécial ellipse dans le temps" à foison, de la nature immaculée et je te rajoute de la musique symphonique bien Joe Hisaishi avec beaucoup de sucre et hop, c'est bon, c'est frais, tu chiales.
Le mélange d'amour, d'humour et de bâtons dans les roues fonctionne presque car mine de rien, c'est fait avec talent. Toute la partie, du déménagement jusqu'à ce que Yuki se décide, se suit bien si on met de côté le plagiat honorable des Ghibli, les personnages secondaires qui ne servent à rien, les airs de déjà-vu, les vues subjectives en 3D typiquement Digimons et le chara-design plus que douteux. (Non, parce que déjà que le chara-design des persos de Digimons faisait zombiesque comparé à celui des Pokémons, alors comparé à un Miyazaki ou un Takahata, ça fait juste gros fainéant ! Et derrière, on a de somptueux décors hyper réalistes pour le contraste...)
Donc ça aurait pu très bien passer mais voilà la troisième partie qui vient confirmer la vacuité générale subodorée, où maman Hana part contre toute logique à la recherche d'Ame alors qu'elle l'a laissé parfaitement libre et tranquille jusque là, puis en vient à se lamenter dans la boue avant de finalement lâcher l'expression désormais interdite dans tous les mariages et autres Bar Mitsva : "Vis pleinement !"... Non, non, je vais aller me terrer dans un trou et glander dans la forêt...