Noir c’est Noir

Cette critique s’applique à la série des 4 premiers opus des Enquêtes du Département V (en fait: Q dans la version originale), soit « Miséricorde » (2013), «Profanation » (2014), « Délivrance »(2016) et « Dossier 64 » (2018). Ce nouveau département de la police danoise, auquel sont affectés deux flics mis au rebut, est chargé de «liquider» les cold cases. Au lieu de procéder au classement administratif de ces dossiers comme on le leur demande, les Starsky et Hutch de la lose s’entêtent à les élucider.

Comme Millenium avant elle et Bron à peu près en même temps, cette saga explore la face obscure des prétendument idylliques sociétés scandinaves. Et elle soutient la comparaison avec ses deux cousines, ce qui n’était pas gagné.

Les intrigues tirées des livres de l’écrivain Jussi Adler-Olsen, d’une noirceur absolue (pasteur sataniste tueur d’enfants, médecin eugéniste, lycéens tortionnaires) sont totalement addictives. Mais la principale qualité de ces films réside dans l’alchimie entre le duo d’enquêteurs: Carl Mørck, policier danois acariâtre et borderline (excellent Nikolaj Lie Kaas) et Assad, syro-danois sensible et empathique (Fares Fares, dans le rôle qui l’a fait connaître avant Le Caire Confidentiel).

Mais les deux acteurs n’avaient signé que pour 4 films et ont, depuis, connu une véritable consécration professionnelle . Leur remplacement par Ulrich Thomsen et Zaki Youssef dans le cinquième a retiré une grande partie de son intérêt à cette «série», qui devrait néanmoins se poursuivre . Malheureusement, la magie n’opère plus.