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J’ai une tendresse particulière pour Département V. En 2016, j’avais acheté, presque par hasard, le premier opus de ce qui était alors une trilogie. C’est par ce film que je suis entré dans la mouvance des polars scandinaves, pourtant à la mode depuis déjà de nombreuses années alors que je suis un fan de polars depuis toujours. La première scène m’avait scotché et je m’étais laissé embarquer avec délice dans cette atmosphère si particulière. J’avais avalé le deuxième volet qui est, à mon sens, le meilleur de la saga avant d’être déçu par un troisième opus aux accents trop hollywoodiens. C’est donc cette série de films qui m’a conduit sur les traces de Millénium, The Bridge, The Killing, Trapped, Wallander, Easy Money, Headhunters et tant d’autres belles, mais parfois décevantes, découvertes.


Revenir vers Département V avec Dossier 64, quatrième du nom, était donc pour moi un plaisir teinté de craintes. Très vite, ce quatrième volet est rassurant. L’atmosphère si particulière du polar scandinave est bien au rendez-vous : alternance de scènes diurnes blafardes et de scènes nocturnes aux couleurs chaudes, mise en place alambiquée de l’intrigue, télescopage du présent et du passé, enquête policière teintée de peinture sociale et retour de notre duo (toujours aussi remarquablement interprété) encore plus typé que lors des premiers opus. Rapidement, le spectateur, même peu averti, assemble plutôt facilement les différentes pièces du puzzle : c’est le point faible de ce Dossier 64. Le mystère est rapidement levé et sa résolution finale n’est donc guère une surprise. Par ailleurs, dans sa toute dernière ligne droite, le film a tendance à répéter sa dérive hollywoodienne avec son refus d’aller au bout de sa noirceur en renversant lourdement des situations bien mal embarquées. La conclusion du film est donc malheureusement décevante à bien des égards.


Cependant, le sujet du film est réellement passionnant, d’autant plus qu’il s'appuie sur des faits historiques. Une fois encore, le polar scandinave gratte le vernis d’une société qu’on imagine toujours lisse et en avance sur ses voisines européennes pour mettre à jour une réalité plus nuancée. Par le principe du film à la Cold case, il interroge et juge aussi un passé pas si lointain et pas si brillant. Parfaitement rythmé, à la fois lent et nerveux, riche en péripéties, fort de ses nombreux personnages attachants ou détestables, le film, s’il n'atteint pas le niveau des deux premiers, se révèle de qualité. On regrettera d’autant plus qu’il s’agisse du dernier avec le duo Nikolaj Lie Kaas – Fares Fares.

Play-It-Again-Seb
7

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le 18 nov. 2021

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