Deuxième enquête de Carl et Assad, les deux flics relégués au Département V comme des balais dans un placard, cette fois-ci accompagnés par Rosa, la secrétaire. N'étant pas un spécialiste du roman policier, je ne connaissais pas les œuvres de Jussi Adler-Olsen, et le premier film m'avait cueilli comme une rose, sans que j'en attende quoi que ce soit. J'avais bien perdu quelques dents suite à la baffe reçue alors.
Du coup, cette fois-ci, j'étais armé. Et j'ai bien fait, car le film joue encore beaucoup sur le glauque et la violence, voire la sauvagerie animale (en fait, on devrait plutôt parler de sauvagerie humaine, parce que je ne crois pas que le moindre animal puisse faire cela).
Le début change un peu, et on entre tout de suite en matière. Carl est assailli par une sorte de loque humaine, un ex-flic viré pur cause d'instabilité mentale suite à l'assassinat de ses enfants. Il veut que le département V rouvre le dossier. le soir même, le bonhomme se suicide et lègue à Carl tous les résultats de ses enquêtes.
Partant de là, la narration de ce film suivra le même chemin, avec des procédés à la fois identiques et suffisamment différents pour éviter que le spectateur ne se lasse.
D'abord, parmi les points communs, il y a le tout petit détail qui va lancer l'enquête. Officiellement, l'affaire est close ; un jeune homme, Bjarne, avoue avoir violé l'étudiante et avoir tué les deux victimes (Marie et Thomas). Mais deux détails ne coïncident pas : d'abord il est relâché au bout de trois ans (pour double meurtre et viol, ça fait un peu court, même au Danemark). Ensuite, et surtout, lui qui était pauvre et issu d'une famille "défavorisée", il a été défendu par un avocat de millionnaires et de célébrités. Il n'en faut pas plus pour mettre la puce à l'oreille de Carl.
L'autre point commun narratif avec le premier épisode, c'est l'intervention de flashbacks qui vont nous informer de ce qui s'est passé sans, pour autant, nous dévoiler toute l'histoire. Visiblement, il paraît important aux yeux du cinéaste que nous découvrions par nous mêmes qui est l'assassin (et ceci ne prend pas trop longtemps).
Et c'est là qu'on arrive aux différences notables entre les films. Là où le but de Miséricorde était de découvrir le nom du criminel et la raison de son crime, dans Profanation, nous sommes plutôt dans une course au témoin. Il s'agit de retrouver celle qui, visiblement, est au courant de toute l'histoire, une jeune femme qui était étudiante aussi dans le même établissement et qui s'appelle Kirsten. Une course-poursuite s'engage, puisque les assassins veulent aussi la retrouver de leur côté.
Ces assassins, qu'en dire ? Ce sont des gosses de riches, des privilégiés à qui on n'a jamais osé fixé la moindre limite et qui donnent libre cours à leurs instincts les plus bestiaux. Des assassins typiques de romans policiers, quoi.
L'ambiance, en général, est bien glauque et sombre. C'est parfois brutal, mais pas trop. L'enquête se fait à l'ancienne, avec interrogation de témoins et tout et tout (il semble qu'on se débarrasse de plus en plus des enquêtes style Experts, et c'est une bonne chose). ça donne un résultat sympa.