Retour, entre autres, aux trois gorges

Si il est bien un cinéaste qui nous ouvre une lucarne sur la Chine contemporaine, ses évolutions à marche forcée et ce qui peut apparaître dans les marges qu'elles génères, c'est bien Jiǎ Zhāng-Kē .


Chacun des deux personnages principaux du film peut, dans son comportement et ses trajets de vie, symboliser un des grands éléments sous-jacents et contradictoires du pays.


Bin peut ainsi être vu comme le capitalisme d'état, volonté dominatrice et totalitaire, il est profiteur, opportuniste et sans cœur, sauf pour mendier de l'humanisme une fois qu'il a un peu trop brûlé la chandelle par les deux bouts. Dans ces cas là il revient vers Qiao, que l'on peut voir comme le peuple et/ou les valeurs traditionnelles, communautaires et solidaire de droiture et d'entraide.


Ces deux personnages ont des relations de plus en plus ambivalente au fur et à mesure qu'avance le récit, poursuivant dans une espèce de ballet ayant pour décors les traversées de cette Chine en pleine mutation, croisant toute la multitudes du peuple, dont chaque individu est un mélange savamment dosé de ces deux pôles symboliques.


Le fait de revenir, 12 ans après Still Life, aux Trois gorges s'inscrit dans la même logique, traversant tout son cinéma, de se faire le peintre, ou le témoin, de cette Chine faisant fi de son histoire, détruisant sans trop de scrupule son passé afin d’emboîter le pas d'une modernité promise comme idyllique...

ZayeBandini

Écrit par

Critique lue 27 fois

1

D'autres avis sur Les Éternels

Les Éternels
Sergent_Pepper
7

Véreux en glaise et le continent

Les thuriféraires appelleront sans doute cela une œuvre somme : désormais figure incontournable du cinéma chinois (et de sa politique, puisqu’il est désormais député de sa province), Jia Zhangke...

le 27 févr. 2019

47 j'aime

7

Les Éternels
Velvetman
8

Les affranchis

Article original sur LeMagduciné Alors qu’il part en trombe avec ses faux airs de film de mafia nerveux et sec comme un coup de trique, Les Éternels révèle par la suite toute sa profondeur. Un...

le 1 mars 2019

33 j'aime

1

Les Éternels
Docteur_Jivago
8

Valse en trois temps

On découvre d'abord une pègre qui n'en semble pas forcément une, c'est la fraternité qui est mise en avant ainsi que la loyauté, et les règlements de comptes n'ont pas l'air d'être une solution,...

le 26 juil. 2020

23 j'aime

Du même critique

Les Enfants de la mer
ZayeBandini
8

4°C jusqu'à l'infini

Encore un film d'animation qui ne va pas être distribué avec les bons arguments, lors de l'avant-première en guise de dossier de presse on nous donne le genre de brochures pour les enfants de...

le 7 juil. 2019

20 j'aime

Pierrot le Fou
ZayeBandini
10

Admettons donc.

Aujourd'hui Jean-Paul Belmondo est mort, et avec toute la tristesse que cette annonce m'a procuré, j'ai ressenti le besoin de revoir ce film. Pourquoi celui-ci je ne sais pas, peut-être parce que...

le 7 sept. 2021

9 j'aime

2

Le Lac aux oies sauvages
ZayeBandini
8

Plaidoyer pour une utilisation inventive du parapluie

Même si j'avais adoré Black Coal dès sa scène d'ouverture, et en garde un souvenir des plus positifs, il ne m'en reste que quelques souvenirs, forts mais un peu vagues. Avec Le lac aux oies sauvages,...

le 14 févr. 2021

8 j'aime