Il s’avère que nous sommes les méchants

Les Eternels est sans doute mon film préféré de cette phase 4 du MCU. J’ai trouvé qu’il se rapprochait un petit peu des Gardiens de la Galaxie, dans ce qu'il dégage, et dans le sens où il nous présente une toute nouvelle ambiance, avec une grande panoplie de nouveaux superhéros, tout en s’affirmant avec une identité propre et forte.

Pour faire court, Les Eternels sont issus du folklore et de certaines divinités mythologiques. Ils sont sur Terre depuis des millénaires avec pour mission de défendre l’humanité contre les Déviants, des monstres terrifiants.

Le casting est très intéressant, hétéroclite aussi, mais surtout les personnages sont bien définis, parfois un peu caricaturaux, mais rien de méchant. Richard Madden (Ikaris) et Gemma Chan (Sersi), qui font office de personnages principaux, ne sont pas ceux qui m’ont le plus marqué. J’ai préféré la performance d’Angelina Jolie (Thena), de Lauren Ridloff (Makkari), de Ma Dong-Seok (Gilgamesh) (qui ressemble un peu trop à Wong, le copain de Docteur Strange, ce qui peut créer la confusion), mais surtout de Barry Keoghan (Druig), que j’ai trouvé super et qui est clairement, à mes yeux, le meilleur performer dans ce film. Le reste du casting m’a convaincu, excepté Salma Hayek (Ajak), que je n’ai pas trouvé investi et Kumail Nanjiani (Kingo), qui malheureusement doit défendre un rôle de comique qui dénature pratiquement l’ambiance grave du film.

Justement, parlons-en de cette habitude dans le MCU. Il semble que désormais, Kevin Feige se sente obligé de foutre des blagues à la con partout. Alors, je ne suis pas contre l’idée d’une parodie complètement déjantée, du genre Scary Movie, et qui reprendrait tous les clichés du genre superhéros, ce serait même génial qu’une telle production s’inscrive complètement dans le MCU, et la saga du multivers (avec pourquoi pas un univers ou tout le monde partirait en cacahuète), mais le leitmotiv qui consiste à nous mettre de l’humour, pas souvent très bien senti, dans tous les films de la collection (depuis le début de la phase trois, et même avant) commence vraiment à être pénible. Et je crois que c’est aussi la raison pour laquelle beaucoup de personnes ne prennent plus au sérieux la franchise. Alors, OK, il en faut pour tous les gouts, mais ce film aurait clairement gagné à aller au bout des choses, avec un ton absolument mature et complètement mystique. Bref, l’humour à la con, ça va cinq minutes, mais ici les interventions de Kingo ne font même pas sourire, c’est juste pathétique. Voilà, ça c’était pour le coup de gueule.

Concernant tout le reste, j’ai adoré. J’ai adoré l’intrigue de cette guerre invisible qui s’étend jusqu’au fin fond des âges. J’ai adoré les rebondissements, le dénouement, l’évolution des personnages, les rapports bien ficelés qu’ils entretiennent. Par-dessus tout, j’ai aimé l’ambiance mythologique et pharaonique du film, car elle s’affirme dans la nuance (pas comme dans la série Moon Knight, que j’ai détestée d’ailleurs). J’ai adoré les décors, toutefois ils manquent de variété, et ça, c’est vraiment dommage. Le film aurait gagné à mettre en scène un peu plus d'humains. On a parfois l'impression que l'action ne se déroule même pas sur Terre. Les effets numériques sont à couper le souffle. L’affrontement final est hyper excitant.

La musique est sympa, les dialogues sont plutôt bien écrits.

Il y a un autre détail que je souhaite relever, les scènes post-génériques de plusieurs films déjà, nous emmènent vers tout un champ des possibles, tant et si bien que l’on ne sait plus s’y retrouver. Ce serait bien de remettre rapidement de l’ordre là-dedans, car ça commence à devenir franchement prise-de-tête.

Là je vais spoiler :

À vrais dire, je m’aperçois à la rédaction de cette critique, que de nombreux points m’ont laissé un sentiment divisé, et je dois admettre qu’il n’est peut-être pas aussi abouti que ce que j’ai pensé après mes deux visionnages. Toutefois, la qualité de l’univers décrit et de l’ambiance générale mérite amplement une note supérieure à ce que je réserve d’ordinaire aux spectacles ordinaires. Les Eternels reste mon film préféré de cette phase (qui, elle, ne sera clairement pas ma préférée).