Bon j'ai rien contre le fameux spécimen du rap français, j'aime beaucoup cyborg, mais tout le reste de sa disco m'en touche une sans bouger l'autre, cela dit son documentaire entre esthétisme léché et dépression métaphysique m'intriguait.
Mais je me suis vite rendu compte que cette déambulation vagabonde mêlée à une crise existentielle, (thématique qui d'habitude me touche et m’intéresse) ne me plaisait guère.
Alors je n'ai aucunement la prétention de me la jouer master en philosophie, mais j'ai l'impression que Nekfeu nous la joue poète et philosophe du dimanche, avec des tirades tout droit sortie de la bouche d'un lycéen torturé. Ses "envolées" sont dans la formes assez jolies, mais finalement peu profondes, et ne sont absolument pas aidées par la réalisation du documentaire, et c'est pour moi le gros problème du film.
En effet les déboires existentialistes de Nekfeu se mêlent à des images dont la gimmick (consciente ou pas) est clairement visible, celle du clip, il est très difficile d'immiscer (en tout cas pour moi ) un état d’âme particulier qui penche vers la contemplation quand la réal elle, se penche ver le style clippesque, d'un coup une dissonance se crée, toutes volontés visuelles et narratives s'envolent, et la pose prend le dessus. Par conséquent la prétendu modestie du rappeur est remplacée par une couche d'artificialité, je ne savais plus si je devais encore croire aux propos de l'artiste, bousculé par des contradictions, annihilant (ou presque) une volonté de mettre un caractère, une sensation sur des images porteuses de sens.
C'est au final un manque de sensation trahi par sa réalisation. Perdu entre contradiction et frustration.